ce ne peut être que la fin du monde, en avançant — depuis combien de temps la phrase de Rimbaud m’accompagne, je ne sais pas, depuis toujours sans doute : mais l’origine aussi a ses commencements (seulement, le propre de l’origine, c’est d’avoir commencé avec son oubli) : et pourquoi, oh pourquoi. Peut-être parce que plus que ma vie, c’est la bascule de cette virgule qui m’importe le plus, peut-être parce que j’ai choisi, un jour (je me souviens bien, du ciel ce jour précisément), j’avais (…)
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_Journal | contretemps
Articles
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le monde n’a pas fini (finalement)
31 décembre 2012, par arnaud maïsetti -
Quod scripsi, scripsi (les roumains)
4 février 2014, par arnaud maïsettiCe sont surtout les cris, terribles, qui jaillissent du ciel, soudain et cessent immédiatement ; les gens s’arrêtent dans la rue, regardent là-haut ce qui se joue, et quand le silence revient, reprennent leur marche, et leurs parcours de vivants sur cette ville.
C’est signe que la mer est proche : elle est proche. Les hurlements des oiseaux dans le feu du ciel, personne ne me l’avait dit. Au-dessus d’un port, on ne les entend pas, mais ici : ici, c’est affolant.
Je pense à ces cris, (…) -
sagesse des arbres : de renier un mort ou méconnaître un Dieu
2 août 2016, par arnaud maïsetti2 août 2016
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l’homme seul et la mer
7 juillet 2017, par arnaud maïsettiIl ne se rappelait pas quand il avait commencé à parler à haute voix quand il était seul. Dans les jours les plus anciens, quand il était seul, il chantait – et il avait aussi chanté parfois la nuit quand il était de veille sur les caboteurs ou les bateaux pour la tortue. Il avait probablement commencé à parler à haute voix, quand il était seul, au moment où le garçon l’avait quitté. Il ne se souvenait pas. Quand il pêchait avec le garçon, ils ne parlaient en général que lorsque nécessaire. (…)
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les présages du possible
30 août 2018, par arnaud maïsetti30 août 2018
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sans croire écrire
4 décembre 2016, par arnaud maïsetti« Je crois à ce qu’on appelle journal, ou à ces notes qu’on prend sans croire écrire. Quelquefois je me dis : ne publie pas, mais ne cesse jamais d’écrire un moment, d’écrire ce papillon jaune qui traverse le jardin et qui, en volant, devient un archéologue du jardin, laisse mieux voir l’herbe et les arbres. Toute ma vie, je la voudrais faite de petits poèmes , ou de descriptions sans ces cohésions auxquelles on s’applique dans les romans. Je crois à la poésie du chaque jour qui est (…)
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quelques liqueurs d’or
18 septembre 2018, par arnaud maïsetti18 septembre 2018
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tenir le fil
22 mai 2019, par arnaud maïsetti22 mai 2019
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une déperdition constante
4 juin 2022, par arnaud maïsetti[Journal • 04.06.22]
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alternatives aux alternatives [Avignon #2]
11 juillet 2018, par arnaud maïsetti« … arrêter l’héritage du malheur. C’est ce qui advient au cœur de ce mystère de la représentation hors temps. Communauté convergente vers le centre du sens et réouverture de toutes les alternatives politiques. »
O. P. (éditorial du programme du 72e festival d’Avignon) Nous sommes ainsi accueillis par le directeur du lieu : un édito au joli titre – « singularités » – et ce pluriel de bon aloi qui devrait réconcilier tous ceux qui revendiquent la singularité et en même temps sa pluralité. (…) -
« la lumière vient de ce qui se laisse détruire » (Supernova)
16 juin 2012, par arnaud maïsettiDu ciel ne nous parviennent que des nouvelles anciennes, déjà effacées, d’un monde éteint : et moi je marche à travers elles. Les lumières qui me permettent de voir et d’avancer dans la nuit noire d’un soir comme celui-là sont jetées par une étoile aujourd’hui morte, depuis des milliards d’années, morte et enterrée dans un noir plus grand encore que celui qui nous entoure. Appris il y a peu : en quoi une supernova nous est précieuse, parce que dans cette mort de l’étoile surgit une lumière (…)
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à l’inespéré
6 septembre 2017, par arnaud maïsetti6 septembre 2017
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ciels de traine, formes du monde
27 avril 2017, par arnaud maïsetti27 avril 2017
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la poésie est-elle encore impossible ?
21 novembre 2012, par arnaud maïsettic’est au dix-huitième étage de la BNF — le Belverdère tout près du ciel, le #midi, juste avant l’enfoncée en sous-sol pour la lecture de l’après-midi — l’enfoncement dans moi-même aussi pour la parole brève mais violente, serrée contre moi comme un secret qu’on délivre (et devant, à bout portant, des visages plongés dans le noir, oh quelle autre image plus juste que cette plongée, et le noir, l’invisible des corps — même si pourtant ; il y avait les visages amis dans la lumière derrière qui (…)
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apprendre à dire malesh
18 décembre 2017, par arnaud maïsetti18 décembre 2017
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le souvenir de son existence terrestre
10 mai 2020, par arnaud maïsetti10 mai 2020
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par où les déchirures du ciel
2 avril 2014, par arnaud maïsettiLe monde s’étire s’allonge et se retire comme un accordéon qu’une main sadique tourmente Dans les déchirures du ciel, les locomotives en furie S’enfuient Et dans les trous, Les roues vertigineuses les bouches les voix Et les chiens du malheur qui aboient à nos trousses
Cendrars, proses
Il n’y aurait rien à écrire de ces jours.
Dans les déchirures du ciel seulement, les déchirures de soi — je voudrais me confier, entièrement me confier à la déchirure (pour de l’autre côté des lambeaux (…) -
change le monde, il en a besoin
9 avril 2018, par arnaud maïsetti9 avril 2018
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l’art de dormir
18 octobre 2011, par arnaud maïsettiDormir est un art impossible. Aussi ancien qu’impossible. Moi, j’y ai renoncé. Depuis longtemps, et chaque soir davantage. Hier, par exemple. Toute la nuit, impossible à trouver, le sommeil. Quelque part pourtant, oui, ici ou là. Sous le bras, le corps, le désir entier de lui céder. Mais la fuite du sommeil en moi, je l’ai ressentie aussi, un peu comme le sang tombe, comme tout ce qui tombe quand la fatigue fauche et que le premier mouvement la trahit. Finalement, au bout de ces peurs qui (…)
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le monde insaisissable
22 octobre 2010, par arnaud maïsettiLamento della ninfa | a 4 voci (Claudio Monteverdi, ’Les Indes Galantes’)
dans cette vacance qu’a tout photographe sans pellicule qui voit soudain le monde insaisissable jusqu’à ce qu’il soit de nouveau armé,je sentais un deuxième temps,qui comptait tout.De même,aujourd’hui,ce rayon de soleil sur ta manche.Il faudra un an pour que ce rayon soit absolument identique,mais tu auras vieilli d’un an.Parabole photographique du temps irréversible.Dans l’amour,l’ardeur close,tout est compté,avec (…)
