Forward and reverse (Lady & Bird, ’La ballade of Lady & Bird (Live)’, 2009) « Il neige en ce moment, c’est une neige mouillée, jaune glauque. Hier, c’était pareil - c’était pareil les jours d’avant. C’est cette neige mouillée, je crois, qui m’a rappelé cette anecdote qui refuse maintenant de se décoller de moi. Que mon récit soit donc sur la neige mouillée. »
Dostoïevski (Les Carnets du sous-sol, trad. André Markowicz, 1992)
Je laisse ces carnets pour dix jours, sans y toucher.
J’ai besoin de (...)
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_vies
Articles
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laisser les pages ouvertes
13 janvier 2011, par arnaud maïsetti -
regarde le ciel (et le Mistral tomber)
22 mai 2013, par arnaud maïsettije t’en supplie
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Pour quelques lignes de vie (la chair brûlée)
13 août 2013, par arnaud maïsettiPoème. Un homme est mourant. MOURANT. On le transporte à la clinique. On le sauve. Le poème, c’est l’opération.
Georges Perros
Revenir dans la ville, il faut tout réapprendre. D’abord le temps, toujours le temps. L’aube, le midi, le soir (la nuit). Le temps qui recommence, celui qui organise autour l’espace, la ville par exemple. Ici, je peux la voir derrière les arbres, cette église levée mais à peine, qui paraît retomber – je comprends que je suis ici parce que les arbres cachent suffisamment la (...) -
enfermé dehors avec jésus christ des saints des derniers jours
16 juin 2014, par arnaud maïsettiEst-ce qu’à votre avis le monde va mal ?
J’attends depuis une heure maintenant, enfermé dehors, les clés de la chambre sont dans la boîte aux lettres, la boîte aux lettres de l’autre côté de la porte de l’immeuble dont je n’ai pas la clé (que l’ami m’a déposée dans la boîte aux lettres) — j’ai sonné à l’entrée à tous les voisinages, personne pour me répondre évidemment, alors depuis une heure, j’attends : soudain ils sont deux, chemise blanche, qui s’approchent ; sur eux, le badge que je reconnais pour l’avoir déjà (...) -
Joel & Ethan Cohen | Inside Llewyn Davis
12 novembre 2013, par arnaud maïsettiRoutes & déroutes de la folk
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Louis Aragon | « Voilà ma vie »
2 novembre 2011, par arnaud maïsettiIl ne pleut pas Le vent s’est tu La nuit profonde
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Bertrand Cantat | l’art de l’abîme
17 décembre 2011, par arnaud maïsettiLa voix de Cantat, lors du spectacle Des Femmes, de Wajdi Mouawad –
Nanterre-Amandiers, décembre 2011 -
les notes que je m’adresse (mes cimetières)
13 juin 2013, par arnaud maïsettiDans la fuite, terrible, du temps entre mes doigts, juste une heure entre deux heures (et connexion minuscule dans ce café, j’écris cela entre deux coupures : image parfaite du jour : je ne sais donc pas si j’arriverai au bout de cette note jetée là) où prendre part sans rien y comprendre à l’organisation sociale du réel (et la tentation du retrait, grande, dans le cheminement), reprendre les courtes notes déposées en passant depuis trois semaines sur le bloc-mémo de mon téléphone : notes que je (...)
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Entrer, sortir. Une échappée poétique_
Geneviève Dufour
1er octobre 2010, par arnaud maïsettiI’m Not Yours (Angus & Julia Stone, ’Down the Way’, 2010) J’ai quitté ma country doucement comme on sort la nuit d’entre les draps pour ne pas réveiller l’homme qui sommeille tout près. J’ai marché sur les trottoirs avec une fausse rêverie : devenir autre. Et puis, j’ai rencontré Arnaud. Il se dirigeait en sens inverse. Je crois qu’il cherchait la clôture de bois cernant la plaine. Il cherchait le monde écrit. Il ne m’a pas reconnue. Il a poursuivi son chemin. Petite ombre lointaine. Visage évanescent. (...)
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en restant vivant (ma place sous le ciel)
8 août 2013, par arnaud maïsettiIl suffit, à trente ans, de penser qu’on aurait pu mourir à quinze ans, et de voir ce qu’on a perdu, gagné, en restant vivant, pour trouver ridicule tout effroi de la mort.
G. Perros, Papiers Collés
Que le passé est comme le malheur, qu’il est partout. (Ce n’était pas cela, la phrase, entendue au réveil, est-ce dans le rêve, ailleurs ?)
Toute la journée d’hier, complètement accablé de fatigue – première fois depuis des années : dormir avant la nuit, de pur épuisement. Se réveiller mille fois, s’endormir (...) -
où tout plonge, abandonne-toi
7 avril 2015, par arnaud maïsettiÉcoute en abandon et le son et l’ombre du son dans la conque de la mer où tout plonge.
Victor Segalen
Cette pensée : qu’on ne pense pas assez à l’abandon ; on l’imagine comme renoncer au mouvement, ou plutôt se laisser emporter par sa propre faiblesse – cette image aperçue hier à l’écran, un skieur dévale la pente, poursuivie par une avalanche, il tombe, se redresse, peut repartir, regarde derrière lui, voit la furie de la neige le rejoindre, et la regarde une seconde de trop peut-être, ou est-ce la (...) -
la lumière saignée de la neige
26 février 2013, par arnaud maïsettiloi de l’attraction des papillons
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louange à l’équinoxe
23 septembre 2014, par arnaud maïsettiMoment donné où le soleil, passant à l’équateur, rend les jours égaux aux nuits dans tous les pays du monde. L’équinoxe du printemps. L’équinoxe d’automne. Au passage, la Place Castellane, furtive ou imprécise, semble bouger dans le soir qui tombe plus rapidement que moi, ce soir — et avec cette lumière, tous ces jours ensemble soudain. Ne pas les avoir écrits les préserve, je le sais — je le désire aussi. Du mois traversé, comme je fais le tour de cette place avec le sentiment que je fais tourner autour de (...)
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légendes urbaines #1
27 octobre 2013, par arnaud maïsettisemaine du 21 au 27 octobre
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le point de sursaut et d’éveil
20 mars 2019, par arnaud maïsetti20 mars 2019
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la dune — vestiges d’un désir
14 mai 2011, par arnaud maïsettiLa Plage (Yann Tiersen, ’Les Retrouvailles’ 2005)
… que tu te déplaces alors ou non
sur l’enjambée
la hauteur ici
reprend.
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… plage
du plus haut
comme
sans qu’ici le vent ait à reprendre souffle
moi-même arrêté.
André Du Bouchet, Ici en deux in ’Poèmes et proses’
Longue plage de temps et d’espace morts à atteindre comme l’endroit le plus reculé du monde : reculé, c’est le mot, puisqu’à chaque pas que l’on fait pour monter dans le sable, on (...) -
la déchirure du ciel (ode & cataclysme)
26 novembre 2013, par arnaud maïsettisoudain le ciel percé, mais je ne sais pas, je voudrais que ce soit aussi les nuages qui de ce côté de la vie où nous sommes, percent et déchirent ; alors c’est le cas aussi.
le cri du ciel quand il s’ouvre — et que je me penche, lentement, vers ce qui s’ouvre, comme de boire, mordre mais non pas la poussière, quelque chose qui serait l’envers de la poussière, et sur les tableaux des vanités, l’envers de la poussière est une mèche de cheveux, je crois, laissée libre.
si je prends dix fois la même image, (...) -
DADA | « et doré de corps d’archanges, de son âme »
5 novembre 2013, par arnaud maïsettidégoût dadaïste
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le nom des arbres : comment je tue le temps
12 mai 2015, par arnaud maïsettiJe n’ai jamais su le nom des arbres, ni des bêtes ni des nuages, ni des vents (sauf deux), ni des formes des colonnes dans les églises anciennes, ni des sept Muses et sont-elles sept, ni des théorèmes de géométrie, ni rien qui pourrait me permettre d’aller au milieu des vivants et me croire tel. Je sais qu’il y a des arbres pourtant, et le vent, je le sais parce que l’arbre tremble tout près, mais tout cela me dépossède davantage de mon propre nom, et l’ombre sous mes pas bascule lentement avec le (...)
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novembre au lendemain des morts
3 novembre 2014, par arnaud maïsettiOn m’a dit que le monde tournait, alors j’attends de voir passer ma maison devant moi.
M. Lowry, Au-dessous du Volcan
Le lendemain des morts nous appartient. Le surlendemain aussi, peut-être. Mais les jours qui précèdent sont à eux, alors on se tait davantage. Puis, il faut recommencer. Maintenant qu’on a basculé, heure d’hiver, heure des jours mutilés : c’est comme devant le jour qui tombe : on attend moins longtemps la nuit, et c’est comme si on nous arrachait un peu de vie ; mais la nuit qui (...)