arnaud maïsetti | carnets

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II.

vendredi 24 septembre 2004


précisément

que le souvenir m’a transpercé les tempes survenant fatal d’un passé révolu
à présent un nom un prénom et puis alors tout un visage s’est réveillé à moi éclos de je ne sais où pays merveilleux où les dragons se disputent aux chevaliers des princesses endormies de lassitude une d’entres elles s’est rappelée à mon bon souvenir triste comme la pluie qui tombait sur moi ou sur la ville

c’est à ce moment là dis-je que dans le reflet de la vitre d’une voiture qui manqua me renverser mais m’éclaboussa de dépit m’apparut les contours parfaits dans leur inexactitude de cette fille que j’ai connue il était une fois cette fille qui s’appelait

Aurore

au commencement de ma vie si pâle blonde comme le sang si belle plus belle désormais morte et définitivement morte à l’instant après ces années durant lesquelles j’avais appris à vivre avec c’est-à-dire surtout sans à partir de cette seconde éclatée en mille morceaux et qui déchire encore en moi l’épaisseur du mur de l’oubli je sais que je pourrais redessiner les yeux fermés les traits de son visage apaisée enfin en moi de son suicide tandis que depuis sa mort seule me revenait le masque sans vie de la noyade non un visage mais l’empreinte de son visage que je n’arrivais pas à recréer remplacer qu’il était par l’autre de sphinx quand je repense à son regard bleu comme la blancheur de sa peau


III.