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Didier-Georges Gabily | Revenir sur les lieux, par Séverine Leroy

« Une vie une œuvre », France Culture

lundi 5 juin 2017

Enfonçures et les cercueils de zinc | Crédits : Dessin de Didier-Georges Gabily


Une vie une œuvre : Un documentaire de Séverine Leroy, réalisé par Nathalie Salles. Attachée de production : Claire Poinsignon. Prises de sons : Hélène Langlois, Yves Le Horse, Romain Luquiens. Mixage : Eric Boisset. Archives Ina : Aude Vassent. Lectures : Nathan Gabily. Avec la collaboration d’Annelise Signoret de la Bibliothèque centrale de Radio France.


Extraits des œuvres entendues dans le documentaire par ordre d’apparition :
 Couvre-feux, roman de D.G Gabily, éd. Actes Sud, 1990
 Événements, texte de D.G Gabily, 1988
 À tout va, journal 1993-1996, éd. Actes Sud, 2002
 Tambours dans la nuit, mise en scène du texte de Brecht, 1980
 L’au-delà, roman de D.G Gabily, 1992
 L’Échange, seconde version, mise en scène du texte de Paul Claudel, 1986
 Violences, texte et mise en scène de D.G Gabily en 1991
 Enfonçures, texte et mise en scène de D.G Gabily en 1993
 Gibiers du temps, texte et mise en scène de D.G Gabily en 1994-1995

Musiques d’Isabelle van Brabant entendues dans le documentaire :
 Tambours dans la nuit
 L’Échange
 Violences
 Enfonçures, avec les chants d’Isabelle Soccoja
Ainsi que deux chansons écrites, composées et interprétées par D.G Gabily et Annick Cisaruk pour la seconde.


Présentation par Séverine Leroy :

Didier-Georges Gabily naît en 1955 à Saumur.
Son père est CRS. Il est souvent parti de la maison pendant l’enfance de Didier-Georges qui grandit avec ses deux sœurs, Christine et Martine, tous trois élevés par leur mère Annick. La famille habite près de Tours.
A chaque vacances, à chaque fête religieuse, ils partent jusqu’au petit village de Villebernier, tout près de Saumur, au bord de la Loire. Ils vont dans la maison de l’aïeule. Les enfants jouent et s’imprègnent de cette vie-là. Au bord de la Loire. Dans un temps qui n’est plus. Un temps d’avant, celui de la terre, de la vigne et de la pêche.
Plus tard, après les Événements de mai 68, son père reviendra à la maison. D’autres sœurs naîtront et, lui partira sur les chemins de son errance comme le font souvent les poètes.
Didier-Georges Gabily, l’homme d’écriture que nous connaissons plutôt pour son œuvre théâtrale, écriture et mise en scène mêlées, est un homme travaillé par ces lieux, par ces temps – anciens – et plus anciens encore.
On a suivi la berge depuis Villebernier. On est remontés jusqu’ à Tours puis au Mans et à Paris où il fait ses premiers pas en tant que comédien avec André Cellier et Mehmet Ulusoy.
Les rencontres importantes, les femmes qu’il a aimées et qui l’ont aimé. Les chansons qu’il a chantées, les romans qu’il a publiés et bien sûr les acteurs, l’acteur. L’écriture de Didier-Georges Gabily se nourrit de la fureur du monde comme des auteurs du passé.
Gabily était un homme chargé de mots et de vocables anciens, arrachés à la mémoire de la langue et proférés par les acteurs qui s’embarquaient avec lui dans cette traversée des temps, traversée des apparences disait-il, aussi.
Il meurt en août 1996, à l’âge de 41 ans. Il répétait alors sa dernière création : le Dom Juan de Molière en diptyque avec sa pièce Chimère et autres bestioles.
Revenir sur les lieux, c’est ce qui le travaillait, c’est ce qu’il fouillait. Alors nous avons fait cela, aussi. Nous sommes revenus sur les lieux.