arnaud maïsetti | carnets

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temps mort

vendredi 26 février 2010

C’est peut-être parce que ma montre est arrêtée depuis deux jours — arrêtée sur l’heure même du coucher de soleil de mercredi (18h24) : depuis deux jours, et le soleil ensuite a fini par se coucher : et puis il a fini par se lever, et il s’est couché de nouveau, quelques minutes après l’heure arrêtée sur le poignet.

C’est peut-être pour cela, donc, que j’ai comme l’impression toujours d’avoir oublié quelque chose : et je cherche au fond des poches. La fatigue est bien enfouie là, à sa place, mais rien d’autre.

Et bien sûr, tout le jour, je ne parviens pas à me défaire de ce réflexe : je baisse les yeux pour vérifier l’heure, et l’espace d’une seconde, ayant oublié totalement le défaut de la montre, je me crois affreusement en retard, ou en avance, ou plutôt : ni en retard ni en avance, mais dans un temps qui n’appartient pas au jour, et c’est moi soudain qui suis persuadé d’avoir été arrêté, certain que le temps est passé et ne m’a pas attendu.

Je pourrais bien sûr retirer ma montre, une bonne fois pour toute (impossible de prendre le temps d’aller la faire réparer) : mais je perdrai ce moment où je tombe juste avant l’heure qu’il fait au dehors — même si, peu à peu, le jour prend de l’avance : la nuit tombe de plus en plus tard et j’ai bien peur qu’un jour elle ne me rattrape, m’oublie.