arnaud maïsetti | carnets

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dehors est le monde

jeudi 22 mars 2012


Juste le temps de battre les cils,
Un souffle, un éclat bleu,
Un instant, qui dit mieux ?
L’équilibre est fragile

J’ai tout vu
Je n’ai rien retenu

Rien à ne retenir, pas une caresse, pas un temps qui le mérite, juste partout la lumière neuve, cela suffit.

Plus loin, ce qui crie, les carnages.

Rien à retenir de plus que l’interruption de l’interruption.

Juste partout la lumière partout neuve et lente jusqu’à mes pieds tombée, cela suffira toujours, mais pourtant.

Rien à retenir d’autre que la science des fleurs poussées dessous la terre jusqu’à devenir ces immeubles devant les bibliothèques qui crissent sous le ciel.

Ou est-ce le ciel qui en frottant contre le ville.

En attendant, je n’attends plus rien. Je vais d’une ligne à une autre, il y a toujours un bus ou une page ou une vague ou un regard pour me démentir.

Rien à retenir que la ligne qui viendra m’emporter, je le sais maintenant.

Ou un mot ou un rêve ou un projet ou un pays ou d’autres départs.

Et partout, le neuf de la lumière sortie de terre jusqu’à moi, les gens habillés comme hier qui ne savent pas et ne sauront jamais.

Il y a des beautés qu’on ne mesure que contre soi, puisqu’on est leur instrument et leur fin.

Puisque je suis : leur instrument et leur fin.

Il y a des beautés qui résonnent malgré soi.

Dehors est le monde, abattu je crois.

Dehors, c’est aussi ce qui touche la lumière pour me l’apporter : et toujours, toujours, trouver des endroits de cette vie où patiemment traquer la beauté ; quand on l’aura trouvée, la laisser partir (la suivre).