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Paris | Vision Défense

samedi 2 juin 2012


DÉFENSE

(dé-fan-s’) s. f.

essai de définition par l’image (et le jour tombé contre moi)

Car moi, je suis pour la défense.


Action de défendre quelqu’un ou quelque chose ou de se défendre.

Jamais on n’a fait la guerre avec une force plus inévitable, puisqu’en méprisant les saisons, il a ôté jusqu’à la défense à ses ennemis, BOSSUET, Marie-Thér.
J’aime un amour facile et de peu de défense, RÉGNIER, Ép. II.
Elle n’avait rien fait qu’en sa juste défense, CORN. Rodog. III, 1.
Il n’a pour sa défense Que les pleurs de sa mère et que son innocence, RAC. Andr. I, 4.
Il prend l’humble sous sa défense, RAC. Esth. I, 5.
La veuve en sa défense [la protection de Dieu] espère, RAC. ib. III, 3.
Elle a senti d’abord un peu de répugnance ; Mais, vous voyant, son coeur n’a plus fait de défense, REGNARD, Ménechmes, III, 8.
L’Égypte aimait la paix parce qu’elle aimait la justice, et n’avait de soldats que pour sa défense, ROLLIN, Hist. anc. Oeuvres, t. I, p. 91.
Aussi le reçoit-il [le coup mortel] peu s’en faut sans défense, DE BELLOY, Gaston et B. I, 1.

défense de tomber à force de lever les yeux aux ciels

Se mettre en défense, se mettre en état de se défendre.
Être en défense, être en état de se défendre.
Menacé, il se mit en défense.

C’est en vain qu’on se met en défense, CORN. Poly. IV, 3.
Ceux qui se mirent en défense, et il y en eut peu, furent taillés en pièces, ROLLIN, Hist. anc. Oeuvres, t. VI, p. 378, dans POUGENS.

Être hors de défense, n’être plus en état de se défendre.

défense de marcher comme si on n’était pas en apnée

Terme de manége. Action d’un cheval qui se défend.
Terme de blason. Un hérisson roulé est un hérisson en défense.
Terme d’eaux et forêts. Ce bois est en défense, il est assez crû pour qu’on puisse sans dommage y laisser aller les bestiaux.

défense de ne pas croire le corps possible tout près du sien

Ce qui sert à la défense.

Rome sans défense du côté de ses empereurs, BOSSUET, Hist. III, 7.
Sans gardes, sans défense, il marche à cette fête, RAC. Andr. IV, 3.
Sa beauté pouvait tout ; mon âme sans défense N’a point contre ses yeux cherché de résistance, A. CHÉN. Élég. 35.

Longue dent qui sort de la bouche de quelques animaux, et qui leur sert de moyen de défense ou d’attaque. Les défenses d’un sanglier, d’un éléphant.

Ce vieux sanglier n’a plus qu’une défense.

Corde à laquelle le couvreur s’attache pour travailler sur un toit dangereux.

défense de ne pas dire : c’est ici que je vais, ici que commence le Népal

S. f. plur. Terme d’histoire naturelle. Ensemble des moyens de se protéger dont sont pourvus les végétaux ou les animaux.

Moyens employés pour protéger les jeunes plants contre tout ce qui pourrait les blesser, ou leur nuire de quelque façon.

Terme de marine. Bouts de mâts et câbles qu’on laisse pendre au côté des vaisseaux, pour empêcher qu’ils ne se touchent lorsqu’ils sont trop près l’un de l’autre ; et longues perches qui servent à repousser les brûlots dans un combat.

défense d’imaginer ailleurs autre part qu’ici

Action de défendre une place.


Ce général a fait une belle défense.
Il brûle ses faubourgs pour faire une belle défense, HAMILT. Gramm. 8.
Les impériaux ne pourront jamais oublier cette vigoureuse défense de
Mézières contre eux, FÉN. Dial. des morts mod. Bourbon, Bayard.

Fig. et familièrement. Faire une belle défense, résister longtemps à des propositions tentantes, à des sollicitations pressantes.


Il fit la plus belle défense ; mais, de mon côté, je m’obstinai si fort qu’il fallut me céder et recevoir mes cent écus, MARMONT. Mém. liv. I.

Place en état de défense, place bien fortifiée.

S. f. pl. Nom donné à tous les ouvrages d’une place de guerre, qui servent à couvrir ou à défendre les postes. Ruiner les défenses d’une place.

défense de ne pas laisser les cheveux tomber sur les yeux et le visage entier

Ensemble des moyens par lesquels on repousse une accusation ou une demande en justice.

Au plur. Terme de procédure. Ce qu’on répond, par écrit et par ministère d’avoué, à la demande de sa partie. Faire signifier ses défenses.


Donner ses défenses, PATRU, Plaidoy. 6, dans RICHELET.

Défenses est quelquefois synonyme de conclusion.

Au sing. Exposition et développement des moyens qu’une partie emploie pour appuyer sa cause. La défense est présentée par un avocat.


Sa défense de M. de Portes est digne de Démosthène, J. J. ROUSS. Conf. X.

La situation de celui qui se défend ou qui défend un autre. On oppose la défense à l’accusation.

défense des corps morts en soi qui se relèvent pour aller comme au milieu de ces miroirs pour le seul désir d’aller comme au milieu de ses miroirs

Par extension, justification, excuse.


Et l’État défendu me parle en ta défense, CORN. Cid, IV, 3.
Contre ces charges, prince, avez-vous des défenses ? ROTR. Vencesl. IV, 6.

défense de s’effondrer avant que la fatigue ne l’ordonne (maintenant)

Injonction de ne pas faire une chose.


Avec défense de plus enseigner une telle doctrine, PASC. Prov. 6.
Les défenses que Dieu a faites de l’homicide, PASC. ib. 13.
La défense, j’ai peur, sera trop tard venue, MOL. Mélic. I, 5.
Il y eut défense de sacrifier ailleurs, BOSSUET, Hist. II, 4.
Et malgré vos défenses Je n’ai pu résister à ses justes instances, BRIFAUT, Ninus II, I, 3.

Jugement, arrêt de défense, de défenses, ou, simplement, défenses, jugement qui défend de passer outre à l’exécution de quelque chose. Faire signifier des défenses.

défense ouverte en deux pour qu’on puisse tendre la main et toucher à la base du cou les morsures des lèvres gercées

Latte croisée que l’on suspend avec une corde à une maison, pour avertir les passants qu’il ne faut pas passer auprès, de peur de recevoir quelque débris qui tombe.

Terme de vénerie. Rangée d’hommes pour empêcher les loups de passer, et les forcer de se précipiter dans les filets.

défense d’une ville dressée comme un désir contre le jour pour en pénétrer le secret


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