Écoute en abandon et le son et l’ombre du son dans la conque de la mer où tout plonge.
Victor Segalen
Cette pensée : qu’on ne pense pas assez à l’abandon ; on l’imagine comme renoncer au mouvement, ou plutôt se laisser emporter par sa propre faiblesse – cette image aperçue hier à l’écran, un skieur dévale la pente, poursuivie par une avalanche, il tombe, se redresse, peut repartir, regarde derrière lui, voit la furie de la neige le rejoindre, et la regarde une seconde de trop peut-être, ou est-ce la (...)
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_arbre
Articles
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où tout plonge, abandonne-toi
7 avril 2015, par arnaud maïsetti -
le tranchant de l’œil en éveil
2 août 2017, par arnaud maïsetti2 août 2017
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la mort, mais pas celle-ci
4 avril 2020, par arnaud maïsetti4 avril 2020
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la levée (où le soleil s’est pendu)
16 avril 2013, par arnaud maïsettiLes yeux quand on les plonge dehors, la première fois de la journée. On ne pleure pas, c’est seulement la lumière. Comment on réapprend à marcher, aussi. Il n’y a personne encore. Il est tôt. C’est la rue lavée des matins dans nos villes, l’eau sale qui emporte tout dans les rayures minuscules des trottoirs, sans bruit. Les journaux, partout, déjà. Tout le ciel blanc qui prend place au-dessus de la ville ; la terre que je piétine peut-être, comment savoir, c’est trop de route. La route, elle, ne conduit (...)
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gloire au Sophora (solitude des villes plantées ailleurs)
21 août 2013, par arnaud maïsettiC’est de Chine que vient le Sophora du Japon — toutes les terres qu’on atteignait après deux jours de marche, j’imagine qu’on devait les appeler Japon, c’était plus simple, et plus juste : est-ce qu’il y a des terres plus à l’est que le Japon ? De Chine pourtant, et non pas de Japon : quelques graines envoyées en France par un savant, naturaliste, ou aventurier, tout ce qu’on ne sera plus jamais : un de ces types qui posaient les pieds sur des collines inconnues (sauf de ceux qui les habitaient depuis (...)
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les arbres nous regardent (le geste de toute une vie)
2 janvier 2014, par arnaud maïsettiHeures, couleur mai, fraîches. Ce qui n’est plus à nommer, brûlant, audible dans la bouche.
Voix de personne, à nouveau.
Profondeur douloureuse de la prunelle : la paupière ne barre pas la route, le cil ne compte pas ce qui entre.
Une larme, à demi, lentille plus aiguë, mobile, capte pour toi les images.
Paul Celan, Un oeil, ouvert
On m’avait dit enfant qu’il ne fallait pas toucher à l’arbre (cela date peut-être de ce jour où j’avais coupé du bois vert, massacré le jeune arbre) : dès lors enfant, (...) -
qui vive
29 décembre 2016, par arnaud maïsetti28 décembre : leçon du Petit Labyrinthe
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le nom des arbres : comment je tue le temps
12 mai 2015, par arnaud maïsettiJe n’ai jamais su le nom des arbres, ni des bêtes ni des nuages, ni des vents (sauf deux), ni des formes des colonnes dans les églises anciennes, ni des sept Muses et sont-elles sept, ni des théorèmes de géométrie, ni rien qui pourrait me permettre d’aller au milieu des vivants et me croire tel. Je sais qu’il y a des arbres pourtant, et le vent, je le sais parce que l’arbre tremble tout près, mais tout cela me dépossède davantage de mon propre nom, et l’ombre sous mes pas bascule lentement avec le (...)
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où respirer la puissance
17 mars 2014, par arnaud maïsettiLe jeune Creighton restait appuyé au bastingage, l’œil rêveur plongeant dans la nuit orientale. Il y voyait la perspective d’un chemin creux paysan, des rais de soleil dansant sur des feuilles bougeuses. Il voyait frémir des rameaux de vieux arbres dont l’arche encadrait le tendre et caressant azur d’un ciel d’Angleterre. Et, sous l’arceau des branches, une jeune fille en robe claire souriant sous son ombrelle, semblait debout au seuil même du tendre ciel.
Conrad, Le Nègre du Narcisse
Marcher dans (...) -
prendre le temps (mesure du monde)
26 octobre 2013, par arnaud maïsettiAh ! la poudre des saules qu’une aile secoue ! Les roses des roseaux dès longtemps dévorées !
rimb.
le temps, c’est ce qu’on perd — on le sait bien ; ce qu’on donne aussi, parfois, à ce qui est plus précieux que nous, comme sur des cartes postales, on prend ces minutes qu’on ne possède pas pour écrire : je suis là : alors parfois, dans ces minutes, on le confie, comme notre ombre, on s’éloigne plus sûr d’être désormais quelque part, auprès de qui on tient plus que nous.
mais le temps, c’est avant tout (...) -
comment mesurer les tremblements de terre
8 avril 2014, par arnaud maïsettiterra trema — à la surface du verre d’eau posée sur mon bureau, de minuscules vagues soudaines et dérisoires, quelque chose tremble et je ne sens rien. Il est 21h30 à peu près et j’apprendrai plus tard qu’il était en réalité 21h16. C’est sur l’écran de l’ordinateur deux heures plus tard, au moment de m’effondrer, que je lis les nouvelles des journaux en ligne : la terre a tremblé ici, à quelques kilomètres d’ici, pas très loin, tout autour de moi, la terre a tremblé un peu, pas suffisamment pour qu’on la voit (...)
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Passant, aux amandiers
10 avril 2013, par arnaud maïsettiTrente-trois fois les amandiers du square
printemps 13 -
The Cinematic Orchestra | To Build a Home
2 juin 2014, par arnaud maïsettij’aurais voulu nous bâtir une maison