Big Jet Plane (Angus & Julia Stone, ’Down The Way’, 2010)
« Il lui sembla que le creux qui se faisait en lui pour la joie ne se remplissait pas : il ne restait qu’un sentiment de sécurité neutre et un peu abstraite, qui était sans doute le bonheur de retrouver Irmgard. Il essaya de se pencher par dessus la barrière en s’accoudant plus haut ; il sentait son genoux heurter les croisillons de métal. « Comment la rejoindre ? » pensait-il, désorienté. » Julien Gracq (La Presqu’île)
Image tenue à (...)
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_vies
Articles
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comment rejoindre ?
23 décembre 2010, par arnaud maïsetti -
Autoportrait aux chaises
18 juillet 2012, par arnaud maïsettibijou
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où tout plonge, abandonne-toi
7 avril 2015, par arnaud maïsettiÉcoute en abandon et le son et l’ombre du son dans la conque de la mer où tout plonge.
Victor Segalen
Cette pensée : qu’on ne pense pas assez à l’abandon ; on l’imagine comme renoncer au mouvement, ou plutôt se laisser emporter par sa propre faiblesse – cette image aperçue hier à l’écran, un skieur dévale la pente, poursuivie par une avalanche, il tombe, se redresse, peut repartir, regarde derrière lui, voit la furie de la neige le rejoindre, et la regarde une seconde de trop peut-être, ou est-ce la (...) -
Proust | « À ces croyances qui la plupart du temps remplissent notre âme à notre insu »
10 janvier 2013, par arnaud maïsettiCertains jours, mince, le teint gris, l’air maussade
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manque de carnage
5 décembre 2010, par arnaud maïsettiGreen Gloves (The National, Boxer, 2007)
L’ennui : manque de carnage. Dans les bonnes époques, il est une préparation. Henri Michaux (Passages, Notes au lieu d’actes’
Je me frotterais bien aux angles durs de cet immeuble, histoire de voir ce qu’il restera de ma peau, et de mes maladies, de mes langages trop souvent usés, histoire de voir ce qui sortira vivant en tout cas ; et si rien, je comprendrais, mais je n’accepterais pas.
D’ennuis en ennuis (je veux dire : d’habitudes en habitudes), il (...) -
Jean Genet | « Violence et brutalité »
1er décembre 2018, par arnaud maïsettiviolence et vie sont à peu près synonymes
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Franz Kafka | « Entre le public et le ciel »
25 décembre 2011, par arnaud maïsettiQuiconque vit abandonné et voudrait cependant, çà ou là,
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d’une vie bâtie comme un hôtel
4 juillet 2011, par arnaud maïsettiWritten On The Sky (Max Richeter, ‘The Blue Notebooks’, 2004)
Quand nous voulons vous voir avec des regards vides Quand nous ne voulons plus sourire Ni sangloter dans le ventre céleste Nos bras tournent grinçants dans les chambres de plomb La nuit de vérité nous coupe la parole
René Daumal (’Le Contre-Ciel’)
C’est une maison possible. Accrochée à trente mètres, on y vivrait peut-être. S’endormir, prier, manger quand on a le temps. Quand Marie Madeleine (dit la légende) a fini d’errer la solitude, c’est (...) -
où la brume vague
25 janvier 2017, par arnaud maïsettiOù la brume vague évoquait un grand Fantôme laiteux se désespérant Et pleurant avec la voix des sarcelles Qui se rappelaient en battant des ailes Parmi la saulaie où j’errais tout seul
P. Verlaine, Promenade Sentimental The National, You Were A Kindness Ce serait donc cela, l’image de l’année qui s’ouvre ; on l’espère neuve, on la désire vibrante, et on trouve le soir, sur son téléphone, des images prises à mon insu qui la désignent mieux qu’un horizon de ciel.
Il faut accepter les augures sans s’y (...) -
Lire et écrire numérique : journal d’un désœuvrement
5 juin 2013, par arnaud maïsettiImage ci-dessus : un mur, près de la gare de Rennes Journée d’études à Rennes, ce 4 juin : Lecture et médiations numériques, et merci aux organisateurs pour l’invitation et les échanges… Le texte de mon intervention, ici, dans sa version brute, trop brute - discussion déjà ouverte à Rennes (avec François Rannou, Déborah Heissler, David Christoffel et Pierre Ménard sur place : merci à eux, si précieux échanges…), à prolonger, je l’espère. Si l’enjeu de la lecture et des médiations numériques est si essentiel, (...)
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Georges Bataille, entretien 1951 | Se supprimer #5
2 mai 2015, par arnaud maïsetticomme Kirilov
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Maurice Blanchot | « Et éternellement elle est là »
19 novembre 2013, par arnaud maïsettiQui peut dire : ceci est arrivé
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Deleuze / Parnet | « S’affecter de joie »
5 juin 2019, par arnaud maïsettiDialogues, 1977
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l’éclair sans tonnerre (ou l’attente sous la Mosquée)
3 août 2013, par arnaud maïsettiSilence sur soi, silence aux autres – ces jours passent sans rien dire, il faudrait alors leur parler, ou parler en eux, je ne sais pas. Après-midi à la Mosquée dans les conversations vaines des touristes, et le courant d’air – le soir je lève les yeux, c’est le soir. Intérieurement, j’aurais été un peu plus loin que ma propre vie, moins loin que Playa Larga, c’est ainsi.
Est-ce qu’il a plu dans la Drôme la poussière rouge d’Afrique ? et sur les Caraïbes, la forme des éclairs ?
Hier, l’orage une fois ou (...) -
la nuit d’après (pour garder le chemin)
21 octobre 2012, par arnaud maïsettiC’est d’avoir rangé tous les livres, toute la journée, qui a tout terminé. Ranger tous les livres a fait passer la journée, d’un bout à l’autre (il y avait beaucoup de livres partout, sur la table, sur le sol, aux moindres recoins de poussière : il a fini par y avoir plus de livres que de poussière, c’était une conquête de chaque jour). Ces trois derniers mois, un livre sorti ne pouvait revenir à sa place, il fallait le poser ici, près de l’écran ; parfois, ce n’était que pour une phrase (un mot (même pas (...)
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d’une saison l’autre, oubli, ravage
22 septembre 2016, par arnaud maïsetti22 septembre
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cette lettre (dans la mouvance entière des choses)
15 juillet 2011, par arnaud maïsettiLetters To The Metro (Mogwai, ‘Hardcore Will Never Die, But You Will’, 2011)
« Je suis tous les visages et j’ai peur des boîtes aux lettres Les villes sont des ventres Je ne suis plus les voies Lignes Câbles Canaux Ni les ponts suspendus ! »
Blaise Cendrars (’Du Monde entier’ - ‘‘Le Panama, ou les aventures de mes sept oncles’’)
Ce n’est pas pour t’écrire que je t’écris cela, si je t’écris, c’est pour — comme au danseur on demande de danser pour sembler la chute, et ne l’approcher que pour mieux au (...) -
cette nuit d’orage (qui ne vient pas)
1er août 2013, par arnaud maïsettiC’était en me perdant dans les rues qui tournent autour de *** que cette image m’est venue, longue et sereine, et sans durée, et sans bruit : la mer est pleine d’oiseaux morts.
J’ai lu :
Es-tu dehors par cette nuit d’orage, poursuivant ton voyage amoureux, mon ami ? Le ciel gémit comme un au désespoir. Je n’ai pas sommeil cette nuit, mon ami. À tout moment j’ouvre ma porte et je scrute les ténèbres. Je ne distingue rien devant moi, et je doute où passe ta route ! Sur quelle obscure rive du fleuve (...) -
les pages arrachées en miroir
9 juillet 2014, par arnaud maïsettic’est une idée ; prendre un livre, au hasard dans la bibliothèque bientôt vide, en arracher une page, la jeter au sol ; attendre que quelqu’un se penche pour s’y lire : le lac regarde Narcisse bien avant sa venue, c’est vrai. Une page arrachée en miroir
sur le trottoir : une page d’un livre qui ne se trouve pas dans ma bibliothèque ; une histoire d’avion qui déchire les brumes de Terre Neuve, il y est question d’un type à retrouver ; une histoire de Bob Morane en quête d’on ne saura jamais. Et (...) -
Ingeborg Bachmann | « Mon Oiseau »
19 janvier 2019, par arnaud maïsettiquoi qu’il advienne