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J.P Nataf | Les lacets

mercredi 4 décembre 2013



Parfois, c’est une année, plus parfois, des mois, qu’on réécoute par hasard un album tant aimé, et ce n’est pas le même, l’attention qu’on portait sur telle ou telle chanson, telle inflexion de voix, telle accentuation de voix qui alors semblait contenir l’album entier (et la saison entière où je l’écoutais), a disparu, laissé place à d’autres chansons, d’autres manières de poser une même voix ailleurs, et ce n’est pas seulement parce que la saison a basculé, c’est que tout a basculé aussi.

Soudain, ce sont d’autres mots qui viennent s’ajuster à soi, d’autres silences aussi, et d’autres échos en soi qui portent plus loin que soi. Ce qui s’est déplacé, on le mesure alors, et ce qui s’ajuste et aussi tout autour ce dehors.

Il y aurait chaque mot, et chaque mot porte — pourquoi.

Je dépose ici une vidéo, plutôt que l’enregistrement studio — beau aussi. Mais c’est ici une manière de vive de précipiter les mots, qui me fait tant trembler, et de rétention aussi, une sorte d’évidence dans l’avancée de chaque mot, et comme semble-t-il rétrospective d’une avancée : comme d’une douceur aussi, en dépit des violences qui s’évoquent.

D’une douceur qui a la certitude de la foi, de la certitude que cela aura lieu.

Tombent les mâtinées, oui ; qui se relèvent.

Et si le chemin est long, du moins est-il là.




Je le jurerais, la tempête est à mon chevet.
Le ciel est dur, la tempête déjà dessinée.

Oh comme j’ai besoin de nous, là où le vent s’est levé.
Oh comme j’ai besoin de nous, là.

Autant que je tangue, la terre tangue.
La route monte en lacets.
Dans mon dos, moi qui redescends
Chasser le manque de t’enlacer.

Mains sur la crosse, je dormais d’un oeil ou peut être bien je rêvais.
Tombaient les feuilles, les matelots,
Tombent les matinées.

Oh comme j’ai besoin de nous, là pour tous les relever.
Oh comme j’ai besoin de nous, là.

Autant que je tangue, la terre tangue.
La route monte, je le sais.

Dans mon dos, moi qui redescends
Fouler la pente de t’enlacer.

Tas de boue, petit vélo, dans ma tête tout voyager.
oh mois d’août, oh mois d’août , oh moi et toi ma dulcinée

et comme le chemin est long là où le jour s’est couché,
et comme le chemin est long, là.

Autant que je tremble, la terre tremble
Comme tu m’embrassais.
En roue libre je redescends, adieu les cimes et les ponts glacés.

Revenez en découdre, foudre, je n’ai plus de duvet.
Je n’ai plus qu’une malle vide et cadenassé.

Oh comme j’ai besoin de nous, là.
Oh comme j’ai besoin de nous pour me soulever.

Tant que je tangue, la terre tangue.
La route monte en lacets.
Dans mon dos, moi qui redescends
Chasser le manque de t’enlacer

La route monte, je le sais.
Et l’aube luit, moi je redescends
Chasser le manque de t’enlacer.

Le manque de t’enlacer

En roue libre, je redescends
Je redescends