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La Ville écrite | avant que je fasse nimp

ôtez moi cette bombe

dimanche 5 mai 2019


C’est toujours trop tard : dès qu’on le dit, tout est déjà recouvert, le mur et cette vie — oui, Ou je fais un malheur : arrêtez-moi, c’est toujours le cri de celui qui dans le malheur essaie de dire qu’il est encore sur le bord de le commettre — faire le malheur, mais il est déjà là, partout, tout le temps, on le reçoit dans le corps et sur la peau, et au-dedans : alors, vous ferez bien ce que vous voudrez, vous essaierez de nous arrêter, mais on répondra au malheur que vous nous faites, par le malheur qu’on fera : et on saura faire un malheur que vous n’imaginez pas, on l’écrit sur les murs avec des bombes qui n’explosent que la nuit, quand on marche rue Blanqui et qu’on lève les yeux sur les parois qui empêchent, sur les pas qui s’éloignent et qui sont les nôtres ; les bombes qui explosent alors ne sont pas pour désencercler les insurgés, mais pour faire le malheur qui recouvrira le nôtre.


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