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La Ville écrite | celles qui

vendredi 5 août 2016

Celles qui complotent le soir pendant nos rêves.
Celles qui préparent les formules magiques de nos souvenirs.
Celles qui dansent sur les braises du vieux monde en réclamant sa perte.
Celles qui doucement travaillent à la destruction féconde de la vie.
Celles qui hurlent de joie qu’il crève ce monde, qu’il crève.
Celles qui sont si belles, le disant.
Celles qui ne sont que des ombres.
Celles qui abritent dans ces ombres tout l’amour du monde.
Celles qu’on ne rejoint qu’en se brûlant.
Celles qui sont immenses et terribles.
Celles qui n’ont pas de visage, qui les ont tous.
Celles qui disent : viens.
Celles qui ne diront pas deux fois : viens.
Celles qui chantent admirablement Where Is My Mind sous la lune.
Celles qui savent Rimbaud par cœur sans l’avoir lu jamais.
Celles qui savent comment ravitailler une barricade.
Celles qui savent comment contourner les ordres du réel.
Celles qui savent le réel mieux que lui.
Celles qui refuseront de prendre le pouvoir.
Celles qui sont celles qui.

Et puis les autres.
Oui, celles qui rêvent sans agir cultivent nos cauchemars