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La Ville écrite | réponses
mercredi 21 juin 2017
Répondre du monde, répondre au monde : dans le balancement, tu restes sans réponse ; dans la déchirure, tu voudrais comme dans l’enfance hurler pour que l’écho soit la réponse (silence) (« l’habitude est une grande sourdine ») ; dans l’entre-deux, tu aimerais tant qu’un geste suffise, ou un poème ; dans l’abjection de cette réalité, tu désirerais les gestes qu’on fait dans le noir ; dans la haine des choses, tu sais qu’il vaudrait mieux tourner le dos ; dans la peine, tu regardes les mots des autres et tu tends les mains vers eux pour les consoler ; dans la douleur, tu ne ressens plus rien ; dans les rues, tu regardes tes frères et tes sœurs, et tu penses : il y aura des réponses qui resteront lettres mortes ; dans les villes, dans les pays, tu aperçois des trains et tu songes : répondre à côté est un crime ; dans les nuits, enfin, tu marches et tu sais qu’il n’y a pas d’autres réponses que cela, marcher dans la nuit en cherchant où le jour est tombé.