arnaud maïsetti | carnets

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du bout du monde

lundi 8 février 2016


Ce pourrait être là. on tournerait le dos à la mer qui plonge au nord. On ferait quelques pas vers le sud, la ville devient soudain des chemins de terre qui monte vers la pierre, là où la mer de l’autre côté vient battre – la mer bat de tous les côtés.

Ce serait là, quelque chose de plus loin que la ville et des capitales, et c’est encore dans la ville pourtant où le ciel tombe aussi.

La rue descend, ou monte – s’il fallait rejoindre la mer ou le ciel, il faudrait descendre ou monter. Cet hiver, on entend les arbres pousser ; et l’été, peut-être le hurlement des grillons : Le vent chargé de bruits, puisque la ville n’est pas loin ; le vent doit ici frapper fort comme la mer sur la colline derrière.

Il suffit de fermer les yeux, c’est de l’autre côté de la vie, ce qui ressemble au bout du monde si on pouvait le toucher et qu’on basculerait vers le bord le plus vertigineux de ce qui recommencerait la vie.

Ce serait toujours le bord du monde, là où la vie commence et recommence lentement et patiemment. Car ce n’est pas ce qui compte : il suffirait de penser c’est là, n’importe où, là où ça recommence, que tout pourrait commencer : ici par exemple.