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le sabbat dans une rouge clairière

mardi 6 mars 2012

allonger le corps dans la flaque, jusqu’au réveil ou jusqu’au sommeil (est-ce différent : ce que je viens rejoindre est mon propre rêve où que j’arrive) ; inventer des voyelles aux couleurs, voire leur inventer des mots entiers, et des livres entiers pourvu que je puisse les porter sur mes épaules jusqu’à cet endroit de l’être où ils seront à l’abri, je ne sais pas

et je danse encore,

et dans le rouge, plonger mes mains pour les blesser encore, peut-être de n’être pas de cendre je suis, tailler aux ciseaux comme sur le visage les cheveux tombés qui pousseront dès lors davantage où se perdre les doigts et le désir, tailler aux ciseaux dans le corps immense de cette nuit rouge et ramasser ses chutes, s’y envelopper

et je danse encore, de chaque soir un shabbat, ô feux de joie où je me brûle pour qu’au réveil midi demeure en chaque instant de moi vivant


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