arnaud maïsetti | carnets

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lumières rasantes

samedi 11 juillet 2009

(généalogie de la lumière) — d’abord la poussière, ensuite les arbres, et seulement après, l’air, le vent, la densité humide qui émane du sol. Si la lumière frappe le visage, c’est d’avoir été provoquée. C’est de défi ; à la colère de répondre. Et c’est la colère qui en retour va nommer, l’arbre, le vent, et la poussière : qu’impossible à démêler, on dit lumière parce qu’on ne sait plus qui de l’arbre, du vent ou de la poussière précèdent, succèdent, ou. Alors on dit lumière, on aurait pu dire : tout autre chose, et d’abord — le réel, le visible, le possible. Ce que nomme la colère, c’est cela, l’appréhension oblique du monde, rasante : le déplacement décisif (arraché) de ce qui est, vers ce qui nous appartient.