Une chance de naître
LA CHEVELURE
La chance du jour de la nuit tient à un cheveu Ah Combien d’épreuves cycles confondus pour une chevelure éprise
Edmond Jabès
il fait encore nuit, dehors comme toujours, la nuit répandue en désordre, et moi debout, à peine, moi marchant, à peine, moi avec mes mains minuscules frappant tous les mots, comme s’ils devaient ouvrir des portes (et la clé, où est-elle), je me retourne et tout autour la ville est restée là, et pourtant, oh ; le carrousel du manège est vide, (...)
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_cheveux
Articles
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la roue du temps (shalom shabbat)
5 octobre 2012, par arnaud maïsetti -
[ phrases ] #7 — rêves de draps défaits
26 février 2012, par arnaud maïsettiC’est une ville banche et grise
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Louis Aragon | « Voilà ma vie »
2 novembre 2011, par arnaud maïsettiIl ne pleut pas Le vent s’est tu La nuit profonde
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ab irato (l’impitoyable)
23 février 2014, par arnaud maïsettiJ’aurais écouté Callous Sun dans une tendre rage ce soir, lentement pour l’apaiser en moi, ou pour éprouver davantage la lumière qui est si loin où je la respire, où je voudrais qu’elle soit.
J’aurais devant les pages rédigées tout à l’heure voulu souffler comme sur des cendres — tout qui se serait éparpillé.
J’aurais derrière moi quand la ville s’éloigne désiré retenir toute la vitesse du monde, et dire je reviens.
J’aurais remonté cette ville-là, dans le noir, et aux angles les tours de verre, tourner, et (...) -
l’autel (rue Ponscarme)
5 juin 2013, par arnaud maïsettiComme au pied d’un autel il a dû déposer cette feuille, je ne sais pas, je n’ai rien vu, pas son ombre s’enfuir loin et c’était peut-être des heures après, mais quand je passe elle est là, déposée là à cause peut-être du mot mal griffé sur la planche, rue Ponscarme ou parce que c’était là qu’il le voulait, ou bien il l’aurait déposée plus loin et le vent jusqu’ici l’aurait poussée pour moi, ou bien, ou bien, mais cela ne m’appartient pas, j’ai lu les mots sur la feuille et je suis parti, j’ai tendu l’appareil, une (...)
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Oracle #2 | Ghazal 12
31 janvier 2012, par arnaud maïsettià la Beauté
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En rêvant Les Moissons du Ciel
23 décembre 2012, par arnaud maïsettiTerrence Malick | Les Moissons du Ciel
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« la lumière vient de ce qui se laisse détruire » (Supernova)
16 juin 2012, par arnaud maïsettiDu ciel ne nous parviennent que des nouvelles anciennes, déjà effacées, d’un monde éteint : et moi je marche à travers elles. Les lumières qui me permettent de voir et d’avancer dans la nuit noire d’un soir comme celui-là sont jetées par une étoile aujourd’hui morte, depuis des milliards d’années, morte et enterrée dans un noir plus grand encore que celui qui nous entoure. Appris il y a peu : en quoi une supernova nous est précieuse, parce que dans cette mort de l’étoile surgit une lumière telle qu’elle (...)
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Oracle #1 | Ghazal 403
11 janvier 2012, par arnaud maïsettile froc du mendiant d’amour
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ce navire à l’ancre
13 septembre 2011, par arnaud maïsettiCe navire à l’ancre tu peux couper la corde, à quoi sert-elle, quelles attaches, pour quels larges, les larges sont désirables tant qu’on les approche, une fois en eux, ce ne sont que des attaches de plus desquelles se défaire pour quels larges de nouveau — pensais-je alors dans ce milieu moite de la nuit noyée sous cette vie morte, absente, au pli régulier de la nuit où l’on respire sans s’apercevoir que l’on dort, finalement, moins d’épuisement que par habitude : et je me suis endormi, dans le (...)
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Aurélia Guillet | Par dessus l’abîme qu’est devenue notre histoire
6 février 2012, par arnaud maïsettiDéjà Là d’Arnaud Michniak, mis en scène par Aurélia Guillet [Paris, Théâtre de La Colline] - février 2012
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Nerval | « Si vous savez interpréter l’hymne à la Nuit, d’Orphée »
30 août 2013, par arnaud maïsettile propre de l’être vivant est de se dresser
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le temps aura passé (comme une déchirure)
19 août 2013, par arnaud maïsettiNoyer le présent. Nous sommes les poissons de l’air.
Georges Perros, Papiers collés
Dans l’air, la possibilité arrêtée de ce qui va venir, la possibilité des autres qui autour s’éloignent, il est si tard, le matin n’a déjà plus dans le ciel trace de lune ou d’étoile, un seul nuage posé justement entre moi et le soleil, fatalement, arbitrairement, cette phrase qui se laisse écrire pour laisser croire qu’il n’y aura qu’une seule phrase, qu’un seul moment pour la fixer alors qu’elle est venue de si loin, de (...) -
solstice intérieur
22 décembre 2011, par arnaud maïsettiToi que la nuit constellée enfante en s’éteignant,
Au jour le plus court, moi terrassé de la ville, jette un dernier regard au dernier jour éclairé en moi du temps passé à l’épuiser – toujours au solstice d’hiver cette sensation en moi : rétraction de toutes choses au dedans du corps qui signe la concentration extrême du temps : chaque seconde éprouvée en son entier, oh si rare cette sensation, et de douleur, l’épuisement du temps, briser le sablier découlé accéléré comme si la peau était une main tendue (...) -
corps délié
20 février 2019, par arnaud maïsettiIl existe en nous plusieurs mémoires : le corps, l’esprit, ont chacun la leur, et la nostalgie est une maladie de la mémoire physique.
Balzac
C’est trembler : et dans le tremblement, ce qui reste immobile bouge encore, tremble sur place. C’est trembler, ce bougé des choses par quoi on est traversé. La lune est une image – mais de quoi ? Pas d’elle, évidemment. De mon regard sur elle. Toi tu le sais.
Du corps tremblé, ses mouvements nés de l’intérieur du ventre – vers le corps déplié, vers le corps (...) -
Maison de vitres encore ruisselante (mes visages défaits)
26 juin 2012, par arnaud maïsettiDans la grande maison de vitres encore ruisselante les enfants en deuil regardèrent les merveilleuses images.
Rimb.
Perdu ma journée, mais où. Pas ici, en tout cas ; je cherche. C’est chaque minute l’urgence du travail à faire, à produire — et chaque phrase arrachée est une pierre, elle recouvre tout un monde, des fourmis qui grouillent, des cités immenses qu’il faut explorer : plonger la main jusqu’au coude dans la terre, en ressortir lavé comme d’épuisement.
Et le matin, recommencer, jusqu’au (...) -
éperdument
14 septembre 2011, par arnaud maïsettile rêve de demain est une joie, disais-tu dans ton souffle perdu, mais la joie de demain en est une autre, ajoutais-tu dans le souffle suivant, et au mouvement de tes cheveux, j’ai deviné la suite, qui disait avec toi : rien heureusement ne ressemble au rêve qu’on s’en était fait ; car c’est différemment que vaut chaque chose — oui, alors il n’y aurait qu’à oublier, chaque jour, le jour suivant, pour n’accepter que le présent simplement parce qu’on l’aurait attendu comme la fin du monde, puisque la fin (...)
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la ville Narcisse (et, loin, les roseaux tremblés)
11 juin 2013, par arnaud maïsettiRegret des bras épais et jeunes d’herbe pure ! Or des lunes d’avril au cœur du saint lit ! Joie des chantiers riverains à l’abandon, en proie aux soirs d’août qui faisaient germer ces pourritures.
Qu’elle pleure à présent sous les remparts ! l’haleine des peupliers d’en haut est pour la seule brise. Puis, c’est la nappe, sans reflets, sans source, grise : un vieux, dragueur, dans sa barque immobile, peine. Je pense à Narcisse, et je crois qu’il y avait des roseaux à travers son visage déposé sur son (...) -
Koltès | Hamlet monologues
29 janvier 2012, par arnaud maïsettiDeux monologues - réécritures Hamlet, le théâtre et la vie.
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pleure la ville
29 octobre 2011, par arnaud maïsettià celle qui pleure cette Ville qui ne s’arrête jamais, pauvre brisé bat le pavé encore ivre de son sort
à celle qui dit je pleure
à celui qui pleure la veille de la nuit veillée comme une amante, une sœur de charité, une mélodie tremblée à la bougie sous l’orage
pleure la ville quand je suis seul qui reste à la veiller, et que sa respiration ne suffit pas, ne suffit jamais
pleure avec la ville cette manière qu’elle a de disparaître dans la nuit, ainsi
pleure la ville comme une immense brasse coulée et (...)