I’m Not Yours (Angus & Julia Stone, ’Down the Way’, 2010) J’ai quitté ma country doucement comme on sort la nuit d’entre les draps pour ne pas réveiller l’homme qui sommeille tout près. J’ai marché sur les trottoirs avec une fausse rêverie : devenir autre. Et puis, j’ai rencontré Arnaud. Il se dirigeait en sens inverse. Je crois qu’il cherchait la clôture de bois cernant la plaine. Il cherchait le monde écrit. Il ne m’a pas reconnue. Il a poursuivi son chemin. Petite ombre lointaine. Visage évanescent. (...)
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Articles
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Entrer, sortir. Une échappée poétique_
Geneviève Dufour
1er octobre 2010, par arnaud maïsetti -
Vases Co #16 | L’invention du dehors — amériques
2 octobre 2010, par arnaud maïsettiOctobre 2010
Sur ’Le monde écrit’, de Geneviève Dufour -
Vases Co #1 | Imaginer (ville-écran)
5 juillet 2009, par arnaud maïsettiJuillet 2009
sur Soubresauts, de Olivier Guéry -
Vases Co #17 | Les îles inconnues et sauvages
5 novembre 2010, par arnaud maïsettiNovembre 2010
Sur ’Œuvres Ouvertes, de Laurent Margantin -
Vases Co #12 | Journal prospectif
4 juin 2010, par arnaud maïsettiJuin 2010
Sur Same cigarettes as me, de Louis Imbert -
François Bon | Une réorganisation du monde
2 novembre 2012, par arnaud maïsettiAffrontements — l’un des textes de Michaux qui m’importent le plus et au plus haut. L’été dernier et jusqu’à l’automne, l’ouverture d’un blog — que je ne signerai pas : on a parfois de ces besoins d’espaces et d’affranchissement — à partir de l’incitation de ce mot (et de plus loin aussi) avec fiction continue sur voix, visage, corps, combats, ceux qui se donnent contre soi aussi. Quand François Bon me propose il y a peu un échange pour les vases-communicants, c’est presque naturellement à partir de ce mot (...)
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Vases Co #7 | S’en arracher
1er janvier 2010, par arnaud maïsettiJanvier 2010
Sur Face-Terre, de Daniel Bourrion -
Vases Co #23 | Batignolles, d’un autre âge
12 mai 2011, par arnaud maïsettiMai 11
Dans les Séries, de Sarah Cillaire -
Fenêtre suspendue dans le noir_
Ana nb
4 mars 2011, par arnaud maïsettiJe traverse une ville sans nom .Je m’égare dans une rue sans visage .Une voix éclate. Je fuis. Je trouve un passage. Je reste là, un moment. « Sur l’écran de l’ordinateur, la surface verticale possède la rectitude lisse du trottoir de ma ville ». Je repars. Je marche vite le rouge sangle mes attentes. Dans le jour, dans le bruissement de la ville je découvre vos déplacements. Marcher traverser rentrer sortir regarder attraper des visages, coller des mots fantômes sur les murs sur les entrailles de la (...)
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lieu où écrire_
Joachim Séné
4 décembre 2009, par arnaud maïsettiToujours cette longue marche dans les rues de la ville avant de m’asseoir dans un café pour écrire. Je regarde depuis le trottoir, à travers les larges baies vitrées, la couleur intérieure de ce bar, la disposition de ses tables, de ses chaises, de ses banquettes. Quelque chose ne va pas. Où est le comptoir ? Y’a-t-il des places avec dos au mur ? Et l’éclairage ? J’essaie d’imaginer l’ambiance sonore, la musique qui passe, est-ce RFM une fois de plus ? Il ne faut pas hésiter à partir quand on entend (...)
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Pour Claude Favre | vase-communicant (collectif)
8 septembre 2012, par arnaud maïsettiDepuis près d’un an, je m’étais tenu un peu loin des vases-communicants, dont je n’avais pas manqué pourtant un rendez-vous pendant les deux premières années. C’est inattendu pour moi d’y revenir. Il fallait bien ceci, pour l’occasion — un vase-communicant collectif, offert tout entier à Claude Favre, poète si importante, langue essentielle pour ce monde, qui nous manque, mais qui reviendra, j’en suis sûr.
Ce vase fêlé, on s’est mis à plusieurs pour le monter de nos mains, te dire qu’on pense à toi, (...) -
Village des Batignolles
_Sarah Cillaire
6 mai 2011, par arnaud maïsettiAu moins cette eau du puits glacée, bois-la : le ficus vit encore. La façade a été ravalée. Les jeux du square de nouveau en travaux : en 1998, le nouveau revêtement de sol, à l’aspect d’écorce, sur lequel rebondir en marchant. Tu brunches à vingt euros. Les bureaux de tabac tenus par des Asiatiques. Trois enfants sont nés. Dix mille le mètre carré. Le mec du manège, ses converses, devenu bossu. Les jours de brocante où il pleut. Mon Franprix est ouvert le dimanche matin, on n’y trouve presque plus de (...)
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Perspective stream_
Jérémie Szpriglas
6 août 2010, par arnaud maïsettiSchumann, Quintette avec piano en mi bémol majeur op. 44 — 3 — Scherzo. Molto Vivace Martha Argerich and friends... « Proust nous a gâché la vie » — c’est ce qu’hier j’ai pensé, descendant l’allée bordée de pins. J’avais dans la tête l’image nécessairement fantasmatique d’un ciel noir chargé de rouge incandescence, acharné à sombrer un vaisseau naïf sous l’onde ténébreuse, lorsque cette odeur d’été, arbres secs et salés, mêlée d’iode, de sable, de vent humide, m’a replongé aux aubépines, fugitive exhalaison — (...)
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Où m’emmènent leurs noms_
Laurent Margantin
5 novembre 2010, par arnaud maïsettiOù m’emmènent leurs noms, se demandait-il. Où m’emmènent ne serait-ce que leurs noms de rue, partout où je vais, partout où j’habite, partout où j’ai habité, parfois une seule année ou quelques mois. Il m’arrive même d’oublier les lieux habités pour ne me souvenir que des noms de rue, dont certains peuvent me hanter des années après. La rue Montcalm. La rue Hortense Foubert. L’allée des bois. (Et je reconstitue ou crois reconstituer alors l’ordre des années.) La rue de l’université. La rue des Anglais. La rue (...)
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Les lignes de désir_
Pierre Ménard
2 juillet 2010, par arnaud maïsettiUne carte est toujours une forme d’abstraction. Et quand y demeure seul, le tracé des rues qui se croisent, bifurquent et s’éloignent, ce tracé révèle la délicate beauté du motif sous-jacent de toutes villes. Voir une ville telle qu’elle est quand on n’est pas là. Un tel désir ne peut être que contrarié, mais un désir contrarié, loin de s’éteindre, en est au contraire avivé. Il y aurait plusieurs rues, un panneau qui décrit le chemin qui mène à un autre. Devant le panneau, on est invité à imaginer, non (...)
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marcher dans cette ville_
Stéphanie Khoury
3 septembre 2010, par arnaud maïsettiPerdre connaissance dans les rues : ne plus reconnaître les pavés foulés mille fois, comme si l’habitude les avait rendus nouveaux. Les souvenirs se dissipent, il n’y a plus de place dans la mémoire. Pourtant, toutes ces choses qui ne s’oublient pas — et que tu ne sais déjà plus si tu les as vécues — toutes ces choses paraissent loin.
Comme si un nouveau jour ouvrait sur une vie à chaque fois différente. Et pourtant — ce qui ne peut pas (encore) disparaître.
Sortes de voiles posées quelque part, (...) -
Felt_KMS
3 décembre 2010, par arnaud maïsettiAll The People I Like Are Those That Are Dead(Felt, ’Forever Breathes The Lonely Word’, 1986) Sur la pochette il est coupé en deux, comme déchiré entre deux existences. Un peu flou.
La première fois, c’est Lloyd Cole qui revient en souvenir inoffensif. La K7 gagnée à un concours d’une radio fm, il fallait répondre aux questions sur minitel, une k7 de Lloyd Cole and the Commotions on était en 1986. Rattlesnake.
1986, l’année de sortie de ’Forever breathes the lonely world’. Monde parallèle. Dimension (...) -
Une légéreté translucide_
Isabelle Pariente-Butterlin
2 septembre 2011, par arnaud maïsettiOn aurait pu, tout de même … Tu crois qu’on aurait pu … tu veux dire : faire quelque chose ? Oui, peut-être, au moins, on aurait pu essayer… parce que là, on n’a quand même vraiment rien fait pour arranger les choses. Ça tu peux l’dire. On n’a rien fait. Rien du tout. Alors là, rien de rien. Je confirme. C’est bien vu. Je sais que tu m’en veux. C’est pas la question.
La question, c’est celle de tous ces possibles qui basculent peu à peu dans l’impossible, qui se détachent de nous, se dissolvent dans hier (...) -
Imaginer (HLA DR4)_
Olivier Guéry
3 juillet 2009, par arnaud maïsettiJe sais, beaucoup oublié, ossification des jours, articulation des événements timides, brûlant au creux des paumes, poids des draps d’alors, coton grège du vieux lin sur peau, couleurs aux murs, mains qui agrippaient la mienne, leur taille, leur poids.
J’ai aussi oublié la mienne d’alors, accrochée de-même, taille et poids d’alors, de même oubliés , mais il m’en reste assez — ce devrait être ainsi — pour la reconnaître aujourd’hui, posée en face de moi, tremblante ou qu’importe — elle tremble un peu parfois (...) -
le cri | Annie Rioux
2 octobre 2009, par arnaud maïsettiIl m’arrive souvent de tomber en rêve, quand pourtant je marche. C’est au lever du jour, alors que les carnets se répètent et se chargent de l’excédent du monde. Dans l’immolation, ce qui ne se dit pas. Le silence court, je note, l’intimité des choses qui est la mort, ce que dit Bataille - des faces battues dans les dédales du métro, le bruit des bracelets d’une femme en sursis, et l’homme mordu par l’insomnie, qui fixe l’arrondi de ma chaussure avant la marche. À descendre. À la remontée on se choque, se (...)