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Jean-Louis Murat | Le chant du coucou
lundi 16 septembre 2019
À cause du titre Morituri, à cause de la voix qui chantait au mont sans souci, à cause du premier vers, à cause du dernier, à cause du simple, et de l’impossible au dedans, à cause de ce qui n’a pas de raison ni d’être ni d’aller, à cause de ces jours de ces nuits, à cause de moi, à cause du silence après la chanson, à cause de tout ce qui ne se bouscule pas, à cause du mot passé, à cause de la direction de Fontsalade, à cause de dieu, des anges et de tous les saints, à cause du titre sans borne, sans terme, à cause de ce soir où je l’écoute pensant aux soirs où je l’écouterai ; à cause des hasards désœuvrés où j’évolue désormais.
Le vent chaud
soufflait d’Espagne
sur les toits sur les coteaux
Grand vent ménera la pluie
se rassurait le roseau
Je marchais vers les bruyères
Au loin guettait le taureau
cornes prises dans la lumière
Je marchais dans la montagne
en ce joli mois de mai
Un vent chaud
un vent d’Espagne
me ramenait le passé
Je prenais vers Fontsalade
pour tremper mes mains dans l’eau
Mille myosotis bavards
soupiraient ’Dieu qu’il faut chaud"
Je montais par la clairière
au belvédère des mouflons
Je foulais d’un pas moderne
le chiendent et le mouron
un coucou en haut d’un hêtre
reprit sa drôle de chanson
Vas-tu te taire sale bête
Tais-toi
J’attendais la nuit venue
près du lac j’attendais
puis j’allais me baigner nu
dans l’eau noire des regrets
L’air embaumait
Quelle fièvre
Au loin guettait le taureau
cornes prises dans les ténèbres
ma nature reste fidèle
à ce que j’aimais un jour
Et moi nature
Je reste fidèle
à ton amour