Faire la chaîne : c'est, dit le dictionnaire, passer des objets de mains en mains pour les faire parvenir à destination. Mais, ici qu'est-ce qu'on se transmet, sinon le geste même de tendre à l'autre la main pour que l'autre la prenne, et qu'ensemble cela forme une longue ligne d'écriture (ou est-ce l'écriture elle-même, sans mot, de la ligne qui dit : nous sommes présents à cela aussi, et à l'autre, à la terre que nous occupons pour dire que c'est la nôtre, qu'on ne fera pas passer ici des avions inutiles qui la marqueront : les avions sont prétexte évidemment qui désignent simplement le modèle d'organisation qu'on voudrait choisir ici-bas, ici-haut). Je n'étais pas à NDDL, à cause (on trouve des causes, peut-être : et je m'en fais reproche) la vie dans son organisation aberrante encore, le travail le travail qui prend et exige sa part de temps, et c'est grande violence pour moi d'en parler sans y avoir été, évidemment, parce qu'on ne peut se compter parmi les autres en ne les voyant que du ciel ; et pourtant. Du ciel où je ne peux que les voir, et non de la terre, percevoir aussi un peu de ma présence parmi eux tandis que, du ciel, j'écris sur la ligne qu'ils ont tracée, aussi, un peu, pour que je la voie, pour que nous puissions dire : ils ont écrit la terre, et dit oui au non, aussi pour nous.

Image : trouvée sur les internets, ici

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