arnaud maïsetti | carnets

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d’une ville à l’autre

vendredi 6 novembre 2009

Ne pas cesser de passer, d’une obscurité à l’autre, et sans mouvement trop brusque de peur de tomber, et d’une ville à l’autre, sans destination précise, sans autre sentiment que l’envie de passer, comme ici, d’un lieu à un autre rattaché par rien d’autre, non, et je ne suis plus de nulle part quand je passe, d’une ville à l’autre, avec le seul sentiment d’habiter simplement le mouvement qui me fait aller vers, et m’empêche de m’en tenir à ce lieu, l’autre.

À la volée, comme toujours, je prends le mouvement de ce type qui lui aussi passe, d’un bout de trottoir à l’autre, et j’envie ces gestes, leur sûreté, leur souplesse, leur désordre construit, leur sagesse élaborée par l’intuition, et quand il disparaît dans l’obscurité, je suis seul avec mes pas qui m’entraînent, sans direction, qui vont.

Je pourrais être comme ce type qui passe, trottoir occupé comme le monde, l’espace qui sépare deux villes, mais je n’ai ni sûreté ni souplesse, ni encore moins la sagesse de bâtir le désordre de mes pas, qui sans moi m’entraînent, hors de toute possibilité d’arriver ; et j’habite ainsi le mouvement.