arnaud maïsetti | carnets

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derniers ciels

dimanche 3 janvier 2016


Derniers ciels de l’année – comme l’image d’un épuisement continu qui n’arrive pas s’achever. Là haut, même la neige ne tombe plus ; la terre recouvre tout. Là-haut, il n’y a de la place que pour le silence, et il est grand.

On marche à travers le froid comme dans ses pensées : lentement, en espérant que la nuit ne sera pas si longue.

Se dire en regardant le ciel tombé une dernière fois ici, sur le visage : ce n’est pas à cela que ressemble le début.

Premiers ciels de l’année : c’est le même qu’en partant, le même qu’hier et qu’autrefois, le même que pour le reste des temps tant qu’il en reste, et cependant : lever les yeux sur lui : se dire c’est le premier ciel de l’année fait de lui le premier ciel de l’année, c’est tout.

On marcherait dans cette croyance qui est le contraire de la foi : plutôt le sentiment d’une promesse. Elle lierait, en dehors de toute réalité, soi et le reste du monde.

Se dire qu’entre ces deux extrémités, entre ces deux impossibles, il y aurait tout ce que la ville pourrait proposer, et qu’elle refuse. Par exemple : ce ciel, ce soir, et derrière, la possibilité d’en rejoindre la promesse et la foi.