arnaud maïsetti | carnets

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la fuite organisée des lignes

jeudi 14 janvier 2010

Tout ce qu’on écrit dans la torsion des mots, et qu’à force de tordre, ce qu’on saura en tirer : des lignes qui partent et ne reviennent pas, la fuite organisée des lignes qu’on plie pour ne pas qu’elles rompent.

Quand je m’arrête au milieu de la route et que la foule qui marchait du même pas que moi continue, c’est comme si la terre soudain s’écartait de moi : dans le vertige que cela provoque, on écrit non pas pour ramener la foule à soi, mais pour mesurer la vitesse à laquelle on s’est arrêté.

On franchit une à une des portes qui ouvrent sur des escaliers noirs qui montent et descendent à la fois : c’est qu’il ne s’agit ni de monter ni de descendre, mais de franchir chaque marche comme une porte, de passer chaque porte comme une seconde. Une page après l’autre qui saura les franchir.