arnaud maïsetti | carnets

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nous approcher

samedi 13 mars 2010

On se déplace à pied dans cette ville, on passe d’un bout à l’autre de ses rues comme de la journée : et quand on gagne une minute de soleil, on perd une autre de nuit — alors, quand on revient de l’autre bout de la ville, on est pas délesté du jour, seulement moins lourd de la nuit à venir.

Aujourd’hui, au pied de la tour Pey-Berland, la foule arrêtée soudain comme en plein élan par un chanteur au timbre juste et fort — je remarque que ceux qui distribuent les tracts, une rue plus loin, s’approchent du chanteur pour mieux écouler les revendications (histoire de boycott, sur fond de drapeau palestinien)

Et on ne fait pas autre chose, nous autres, qui essayons de nous approcher des endroits de plus grande concentration, des moments de densité plus importants, des endroits de la ville où la vitesse se mesure d’évidence, rien qu’à voir les visages. Quand on les écrits, on ne cherche plus à décrire les traits, mais on cherche la musique qui les a formés, et qui pourraient faire disparaître leur expression, en s’arrêtant.