arnaud maïsetti | carnets

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étagères vides ou vidées

mercredi 21 avril 2010

La tête l’esprit comme une étagère vide — comme une étagère vidée et la poussière des livres déposée sur son sol : non pas trace mais empreinte plutôt de ce qui a été retiré et qui loin maintenant ne sont là que si loin, maintenant.

Les mains et les bras comme tout le corps dépossédé — comme après longue journée d’emménagement déménagement les bras qui tombent qui pèsent : les bras dans la douleur de ne plus rien porter ; et tous le corps plié des cartons qu’on a su déposer.

Et dans la fenêtre lumière traversante découpante : poussière de la fenêtre écopée comme emportée jusque sous les ongles ; et juste là, reprise là à la surface des étagères vidées ou vides peut-être avant d’être de nouveau occupée : ma tête, si lourde et vide, des étagères montées ; vacance des livres apportées jusqu’ici, de la poussière sous le temps.

On lève des livres comme ces pierres pour s’en abriter et les peupler : habiter un moment leur présence et s’en envelopper de tout — dans le vide atteint par eux, je reste sans force et souffle sur la poussière comme une bougie qui ne m’éteint pas —