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un rêve #528 | escaliers

jeudi 22 juillet 2010

Un rêve : je monte un escalier comme on le descend, impression de m’enfoncer, mais je lève mon pied à chaque marche — je le sais à la douleur continue dans la jambe — et je ne m’arrête pas : il y a toute sorte de commerces sur le côté, des échoppes, des buvettes, on m’interpelle, je ne m’arrête pas, je vais lentement, je dis non de la tête.

Plus haut — plus bas —, c’est d’autres encore, on semble m’attendre : des enfants qui me dévisagent, je continue d’avancer (impression d’être dans un hôpital) : plus je monte, plus j’en rencontre, des foules, des jeunes, surtout, des filles qui jouent et me regardent.

Il y a quelques fenêtres au mur, mais je passe trop vite à chaque fois pour pouvoir regarder ce qu’il y a dehors : maintenant, je suis dans un phare, les escaliers tournent autour d’une espèce de tour cylindrique ; il n’y a plus personne ; il n’y a qu’un bruit de pas qui me devance, que je ne rattrape pas.

Je regrette les visages de tout à l’heure — quand je lève la tête, les escaliers n’en finissent pas — et soudain, les bruits de pas devant moi cesse ; et j’entends, vers le bas (ou est-ce vers le haut), des bruits énormes de foules, comme des foules révolutionnaires, les lueurs de torche sur les parois, les formes gigantesques qui s’agrandissent encore aux murs, et les marches d’escalier sont maintenant si grandes que je dois les gravir, prises de main qui m’écorchent, et c’est maintenant une marche haute comme un mur de deux étages qui me fait face quand derrière j’entends les cris et que le rêve s’arrête.