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(de la justesse)

mercredi 22 juillet 2009

On a remonté la ville, et même passés jusque devant l’immeuble, le numéro égratigné, comme d’une autre vie, la façade comme de la peau morte, et moi, en boitant un peu, et sans trop vouloir le dire, mais suivre ensuite, après le fleuve, les grandes lignes de chance de la ville, les rides qui partent avec le boulevard vers l’est, et en se perdant un peu, juste le temps de se retrouver autre part, suivre la pensée en même temps que ses pas, et semer derrière soi la douleur du genou, la moiteur du soir, et continuer plus loin, sans trop vouloir se retourner sur les paroles trop vite lâchées, pas assez pesées, s’arrêter plusieurs fois et malgré moi sur la ponction de justesse qu’arrache tel ou tel livre aimé, avant de sentir, dans l’évidence, la reconnaissance d’un échange qui s’affrontait à son propre risque, celle de ne pas rencontrer ; alors, de cette relative peur éprouvée en amont ne resterait finalement que ce qui s’est éprouvé d’évidence ; justesse d’un accord, l’essentiel.

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