arnaud maïsetti | carnets

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ce matin,

vendredi 31 juillet 2009

(...) On n’est pas suffisamment fatigué pour s’arrêter – et bien trop pour cesser d’y penser : alors on continue plus lourd de cette idée, et c’est encore davantage fatigué qu’on avance plus lentement, chaque pas posé comme le dernier, ou le premier – on ne sait plus.

Le matin n’a pas fini. Sur le pavé, il s’accroche encore un peu de nuit. La route s’élève et c’est tout le soir qu’on tire derrière soi, le poids qui allonge le pas. On ne sait pas si c’est de n’avoir pas dormi ou d’avoir marché depuis le lever du soleil qu’on est si fatigué. Les façades fermées des grandes rues défilent si lentement et se répètent tant que l’impression de marcher sur la ville comme sur un tapis roulant est forte, obsédante.

On a remonté la rue, on a passé par dessus l’heure, une autre se présente, qu’on sait plus haute, qu’on imagine plus lente. Le corps hissé jusque là n’a plus la force : et pourtant, l’heure suivante sera traversée aussi. (...)