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Home | « L’avantage provisoire du mot frère »

mercredi 17 novembre 2010

L’avantage provisoire du mot « frère » sur tout autre mot désignant ce qui lie quelqu’un à quelqu’un, c’est qu’il est dépourvu de toute sentimentalité, de toute affectivité ; ou, en tout les cas, on peut facilement l’en débarrasser.

Il peut être dur, agressif, fatal, presque dit avec regret.

Et puis il suggère l’irréversibilité et le sang (pas le sang des rois, des familles ou des races, celui qui est tranquillement enfermé dans le corps et qui n’a pas plus de sens ni de couleur ni de prix que l’estomac ou la moelle épinière, mais celui qui sèche sur le trottoir).

Bernard-Marie Koltès (in ’Prologue’ et autres textes)