Back door man (The Doors)
Je n’ai pu percer sans frémir ces portes d’ivoire ou de corne qui nous séparent du monde invisible.
Gérard de Nerval (’Aurélia’)
Devant cette porte, apeuré, frappant, de toutes forces appelant comme dans tes rêves quand la voix ne sort pas, puis de colère, de pure colère crachant sur la porte, arrachant avec les doigts, griffant d’ongles absents désormais les contours de la porte de sorte qu’impossible de reconnaître la première porte de la porte dessinée avec le sang des (...)
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_rêves et terreurs
Articles
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devant cette porte
6 juillet 2011, par arnaud maïsetti -
formes du silence
14 mars 2011, par arnaud maïsettiStrange weather (Keren Ann, ’101’, 2011
« La césure coupe le souffle. Quand elle a de la chance, c’est pour donner la parole. »
J. Derrida
Wake up slowly, dit le matin noir d’orgueil, there are blue skies, lance dans le bras la douleur qui déchire le son répété du réveil avec le silence qui s’enfuit par tous les pores de cette peau morte, morte tu répètes et le son répète lui aussi morte, et alors, (et alors) cutting white lines in black matter, rien d’autre, jour mat, tu sors : I see them shining trough (...) -
{Les Tombeaux…} | Prologue
18 novembre 2011, par arnaud maïsettile lieu ; le temps ; la lumière
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galeries
13 mai 2010, par arnaud maïsettiDans les galeries où je traîne le pas pour salir mes chaussures à la poussière moite des lieux, je ne vais pas — construites selon un plan circulaire, je me retrouve sans cesse à ce point-là, semblable aux autres. Je n’avance pas dans l’espace ; toujours à égale distance du centre, toujours plus perdu dans un labyrinthe bâti comme un seul couloir arrondi.
La galerie est percée à gauche de larges ouvertures de ciel où le jour qui entre élargit le lieu ; mais quand on passe devant, on ne voit que de la (...) -
Images | villes intérieures
25 mai 2010, par arnaud maïsetti10 photographies — architectures souterraines
printemps 10 -
La Ville écrite | "dans une rue intitulée « divinité de la neige »"
27 avril 2011, par arnaud maïsettiune demande formulée, brève
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Kafka | La Nuit (variation autours de)
29 octobre 2010, par arnaud maïsettinuit nf (nui ; le t se lie : travailler nui-t et jour, une nui-t obscure ; au pluriel, l’s se lie : des nui-z obscures) Images prises au pied du Panthéon — cet automne, après la pluie. Et lire ce soir, prenant une page au hasard des Récits posthumes et fragments de Kafka réunis, publiés et traduits par Catherine Billmann pour Actes Sud/Babel, ce court récit appelé ’La Nuit’.
Texte entrelacé ici de la simple définition donnée par Littré : entre, donc, j’y glisse les images de cette nuit précise qui (...) -
Ce pays n’est pas le mien
29 août 2010, par arnaud maïsettiDans ce pays, il n’y a ni mort ni vivant
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Aloysisus Bertrand | « Ainsi j’ai vu, ainsi je raconte »
2 juin 2010Il était nuit
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Autoportrait aux yeux fermés
26 juin 2012, par arnaud maïsettidouleur
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anticipation #46 | le rêve de nos pères
4 février 2011, par arnaud maïsettiCe n’était pas là le rêve que nos pères avaient fait pour nous. Partout, les mêmes villes de géants étendues sur des pays entiers, des guerres interminables, sans soldat, sans cause, sans mort visible. Des vainqueurs sans victoire, et des vaincus sans sépulture. Des dates qui ne servaient que pour des commémorations. Des chiffres qui établissaient des comptes, mais les colonnes des profits et des pertes changeaient sans cesse. Les livres, eux, n’apparaissaient dans aucune colonne. Non, ce n’était pas (...)
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sillons
27 septembre 2010, par arnaud maïsettiCreep (Scala — reprise de Radiohead, 2007)
Sous les seins de la terre hideuse Dieu-la chienne s’est retirée, des seins de terre et d’eau gelée qui pourrissent sa langue creuse
Antonin Artaud, L’Ombilic des Limbes (’Avec moi dieu-le-chien’)
Traces qui dessinent une route (c’est le mouvement qui a dessiné le chemin, et non l’inverse) : mais aux sillons superposés, dans la même direction pourtant évidente, mille chemins, mille petites routes à l’écart insensible, mille possibilités de prendre la route — (...) -
cette part monstrueuse
7 juin 2010, par arnaud maïsettiBack of your head (Cat Power, "Moon Pix", 1998)
Saw the back of your sweet mother’s head Now I know that she thinks I am dead Dans la plupart de nos vies, il y a cette part monstrueuse de soi à l’affut, derrière une rue plus oblique, sous un poids de souvenirs moins cachés, ou dans le crâne quand on se relâche, à l’aube et qu’on a finit de rêver mais pas de dormir. Revient la figure scarifiée d’une vie perdue : tel corps de désirs à s’emparer, tel endroit du monde où aller ; telle ligne à écrire qui (...) -
du désespoir d’écrire
6 septembre 2011, par arnaud maïsettiLong Haired Child (Devendra Banhart, ‘Cripple Crow’, 2005)
Maybe when it’s day, it’s cold, and I know for certain / When I go outside and my head started hurtin / I’m gonna want that child to be a long-haired child
Peut-être cet effroi que j’avais – qu’ont tant d’autres – de coucher dans une chambre inconnue, peut-être cet effroi n’est-il que la forme la plus humble, obscure, organique, presque inconsciente, de ce grand refus désespéré qu’opposent les choses qui constituent le meilleur de notre vie (...) -
aube du soir
28 décembre 2010, par arnaud maïsettiAt The Crack Of Dawn (Etienne Jaumet, ’Night Music’, 2009)
« L’aube d’or et la soirée frissonnante trouvent notre brick au large en face de cette villa et de ses dépendances qui forment un promontoire aussi étendu que l’Épire et le Péloponnèse, ou que la grande île du Japon, ou que l’Arabie ! » A. Rimbaud (Illuminations, ’Promontoire’)
S’il y a quatre coins de la ville, j’en possède deux : l’un à l’ouest, sur les toits des échoppes qui font ricocher l’horizon de la ville, irrégulière, changeante. L’autre à (...) -
Fernando Pessoa | « Les rêves de quelqu’un qui pense »
26 avril 2013, par arnaud maïsettiTout ne serait-il pas (une vérité différente)
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anticipation #35 | pays de propriétaires
9 décembre 2009, par arnaud maïsettiDans cette ville, on était toujours chez les autres : la propriété privée avait mordu rapidement en dehors des murs, sur le trottoir, et jusque dans les rues. Quand on se retrouvait dehors, c’était toujours à marcher dans les terres de quelqu’un ; impossible de trouver refuge hors de ce monde.
Les maisons n’avaient plus suffi à tracer la frontière de la propriété privée, et on avait suivi le mot d’ordre un peu partout — un pays de propriétaires, on en avait tiré des programmes politiques, et certains (...) -
anticipation #47 | langue morte
4 février 2011, par arnaud maïsetti« Nous marchions dans la langue hostile »
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puis la lumière du feu impérissable
27 avril 2020, par arnaud maïsetti27 avril 2020
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Il n’y a pas de contradiction. Il y a une absence de ponctuation.
16 mars 2015, par arnaud maïsettiDans le passage des jours toujours plus rapide que moi, plus rapide que chaque jour même, rien n’est possible, à part peut-être s’accrocher à cette vitesse-là des jours, d’un théâtre à l’autre, et d’un matin à l’autre, le soir peut-être, arrêté sur lui-même.
Je possède certaines ruses. La ville en est une. Ou plutôt l’image et comment en retour elle peut appeler en moi ce qu’elle n’est pas. L’appareil photo est une arme : il suffit de le tendre, sur telles parois de la ville, tel ciel qui sur elle se pose et (...)