arnaud maïsetti | carnets

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Rachael Yamagata | Duet

Oh Lover, hold on

vendredi 21 avril 2023


Il y a des oiseaux partout dit la voix d’abord comme étouffé avant de lâcher dans un sourire épuisé on recommence sans vraiment poser la question ou la posant comme sur le rebord de la table la tasse de café refroidie et la voix — l’autre voix — ne répond pas vraiment mais acquiesce dans un murmure comme seul le murmure sait acquiescer parce qu’il faut bien recommencer encore pour que le jour commence et tout ce qui suit oui tout ce pourrait ensuite être possible et qu’on ignore et on ne sait pas le dire alors on murmure et cela veut dire oui cela veut dire je veux bien oui — je ne crois pas qu’on fasse la musique autrement que dans la fatigue de recommencer puisqu’on ne fait pas le monde autrement ni la poésie dont les draps défaits sont l’aurore des choses dit-on et on le dit aussi dans un murmure de fatigue — la fatigue du matin, non celle du soir qui s’effondre sur les draps pas encore défaits — fatigue du matin dans quoi nous ont jetés nos rêves est celle par laquelle on ferait tout ce qui relèverait le monde et cela commencerait ainsi par une chanson d’amour qui ressemble à toutes les autres et porte le nom paresseux de ce qu’est la chanson — un duo — qui nomme aussi le monde réduit à la cellule minimale de l’amour qui le commence aussi — deux est ce qui engendre la foule — et l’abri et le refuge et la grotte que sont les draps défaits du matin sont aussi la condition de la forêt et de la ville et du ciel qui prend forme sous la terre quand soudain elle devient le monde alors va pour la chanson d’amour épuisé oh inépuisable chanson du moment avant qu’elle ne soit remplacée par une autre mais pour aujourd’hui ce sera celle-ci qui s’impose et elle le fait comme pour toujours car c’est à cela qu’on reconnaît les chansons inépuisables du moment — on ne la chante pas — on l’entend dans la voix — pour fixer la version définitive de sa vie et de la vie — non — mais dans la certitude que ça n’ira pas et qu’à la fin on retombera contre le corps de l’autre auprès de qui on prendra des forces avant de regarder dehors le soleil se lever et se dire c’est fou et se taire et ajouter j’ai l’impression qu’il y a partout des oiseaux et ensuite après un temps on redira on recommence en suspendant dans l’air son souffle qu’on voudrait mêler au souffle de l’autre qui répondrait dans un soupir fatigué et tendre d’accord et les premiers accords posés sur cela comme une question ou la tasse de café recommenceront le monde



Oh Lover, hold on
Till I come back again
For these arms are growing tired,
And my tales are wearing thin
If you’re patient I will surprise,
When you wake up I’ll have come
All the anger will settle down
And we’ll go do all the things we should have done
Yes I remember what we said
As we lay down to bed
I’ll be here if you will only come back home
Oh lover, I’m lost
Because the road I’ve chosen beckons me away
Oh lover, don’t you roam
Now I’m fighting words I never thought I’d say
But I remember what we said
As we lay down to bed
I’ll forgive you oh
If you just come back home
Oh lover, I’m old
You’ll be out there and be thinking just of me
And I will find you down the road
And will return back home to where we’re meant to be
Cause I remember what we said
As we lay down to bed
We’ll be back soon as we make history.

Album : Elephants...Teeth Sinking into Heart ; Date de sortie : 2008