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à lire | Winckler offert, sur publie.net
jeudi 6 janvier 2011
Il reste quelques jours encore : pour fêter le 10 000ème titre téléchargé (hors abonnement) de publie.net, la coopérative offre le texte de Martin Winckler, Petit afflictionnaire médical ;
texte qui tient autant du docteur Marc Zaffran que de l’écrivain Martin Winckler (et bien sûr davantage de l’écrivain Martin Winckler dans cette manière de faire du corps un objet d’écriture avant tout…) — texte sous forme d’abécédaire qui dit (j’allais dire : qui raconte, mais dans une ligne interrompue à chaque fois, qui finit par rejoindre dans l’arbitraire de l’alphabet) à travers le corps souffrant, la perception éprouvée depuis cette position du praticien à la fois extérieure et intérieure. Position qui est précisément celle de l’écrivain dans le monde ? Texte construit sur ce mince défilé de la réalité la plus dure et la distance qui sauve, avec l’humour qui servirait moins de défense que d’outil corrosif pour attaquer préciser les faux-semblants et les cérémonies d’un rite dont on sait, depuis au moins Molière (et même avant cela, Rabelais, et la tradition des fabliaux du Moyen-Age) qu’il est affaire de pouvoir et de violence faite au nom du corps même. Humour de Winckler qui démasque.
maladie
Ensemble de phénomènes désagréables qui brutalisent le corps et l’esprit d’un patient, et dont la cause, le déroulement et la nature sont codifiés, décrits et répertoriés dans tous les bons traités médicaux. Une maladie est souvent une hydre à plusieurs têtes. Qu’elle frappe le corps (maladies physiques), la psyché (maladies psychiques), les deux (tout un tas de saloperies) ou ni l’un ni l’autre (maladies psychosomatiques), son origine est soit externe (rougeole, dysenterie, paludisme, pollution chimique, radioactivité, conflit familial), soit interne (ressentiment, culpabilité, frustration, cancer), soit mixte (c’est la vie...).
Belle occasion de plonger dans ce texte, et pourquoi pas de découvrir aussi le reste des titres qui l’entourent, et donnent sens à tout cela.
Reste donc encore quelques jours pour s’offrir ce texte à télécharger librement — si c’est un cap pour nous, on espère tout aussi bien que cela le deviendra pour une certaine manière de lire, et de se construire une bibliothèque qui soit d’exigence et de partage.