M’éloigner de vous ! Il m’importait trop, par exemple, de vous entendre un jour répondre en toute innocence à ces questions insidieuses que les grandes personnes posent aux enfants : « Avec quoi on pense, on souffre ? Comment on a su son nom, au soleil ? D’où ça vient la nuit ? » Comme si elles pouvaient le dire elles-mêmes ! Étant pour moi la créature humaine dans son authenticité parfaite, vous deviez contre toute vraisemblance me l’apprendre.
André Breton, ’Lettre à Écusette de (…)
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_aube
Articles
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les vents de l’orgueil, peu apaisés (crépuscules)
8 juillet 2012, par arnaud maïsetti -
arrière-monde
26 décembre 2009, par arnaud maïsettiEn retrait, les formes parfaites du monde, telles qu’on n’ose pas les rêver : le fond qui donne corps à ce qui au-devant est la réalité des choses. Loin derrière, c’est l’appui nécessaire, c’est la toile sur laquelle repose tout.
En avant, les détails se détachent : on voit la vie possible, on reconnaît les récits dans lesquels nos vies ont un sens, une raison de se frayer entre.
Et quand je me place un cran en avant encore, que je vois de l’extérieur l’avant et l’arrière monde, que je (…) -
« Napoléon en haillons (et les mots qu’il disait) »
29 décembre 2011, par arnaud maïsetti[…] Princess on the steeple and all the pretty people They’re drinkin’, thinkin’ that they got it made Exchanging all kinds of precious gifts and things But you’d better lift your diamond ring, you’d better pawn it babe You used to be so amused At Napoleon in rags and the language that he used Go to him now, he calls you, you can’t refuse When you got nothing, you got nothing to lose You’re invisible now, you got no secrets to conceal. […] (no direction home)
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le talisman
12 décembre 2009, par arnaud maïsettiDans le rêve tout à l’heure, désemparé et littéralement perdu, oui, entre les deux portes du sommeil (à force de m’être toute la nuit réveillé et rendormi, puis réveillé dix fois), impossible de savoir de quel côté j’étais — j’entrais dans des pièces, et m’éveillais dans une autre : et je crois bien que dans le rêve aussi, je dormais et rêvais : alors, il me fallait me réveiller plusieurs fois pour revenir : mais si je me réveillais une fois de trop ?
Je me retrouve dans une petite pièce, (…) -
J. Böhme | « au premier jour, la vie se sépara de la mort »
27 mars 2012, par arnaud maïsettiJacob Böhme, L’Aurore Naissante
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le centre vide de la ville (il y a beaucoup de ciel)
14 novembre 2013, par arnaud maïsettiIl y a beaucoup de mer. Phrase de marin pour dire (je ne sais pas vraiment, j’imagine : une mer formée, avec des creux, des trous, des murs d’eaux soudain qui viennent s’abattre comme des oiseaux morts, des corps de plein désir) — et chaque matin, c’est cette phrase qui me vient pour dire (je ne sais pas vraiment, il y a tant de ciel, comme dire que)
Pour aller vers la ville, et en sortir, passage obligé par la Rotonde — en faire le tour comme d’une centrifugeuse : mais au lieu de prendre (…) -
du désespoir d’écrire
6 septembre 2011, par arnaud maïsettiLong Haired Child (Devendra Banhart, ‘Cripple Crow’, 2005)
Maybe when it’s day, it’s cold, and I know for certain / When I go outside and my head started hurtin / I’m gonna want that child to be a long-haired child
Peut-être cet effroi que j’avais – qu’ont tant d’autres – de coucher dans une chambre inconnue, peut-être cet effroi n’est-il que la forme la plus humble, obscure, organique, presque inconsciente, de ce grand refus désespéré qu’opposent les choses qui constituent le meilleur (…) -
aube du soir
28 décembre 2010, par arnaud maïsettiAt The Crack Of Dawn (Etienne Jaumet, ’Night Music’, 2009)
« L’aube d’or et la soirée frissonnante trouvent notre brick au large en face de cette villa et de ses dépendances qui forment un promontoire aussi étendu que l’Épire et le Péloponnèse, ou que la grande île du Japon, ou que l’Arabie ! » A. Rimbaud (Illuminations, ’Promontoire’)
S’il y a quatre coins de la ville, j’en possède deux : l’un à l’ouest, sur les toits des échoppes qui font ricocher l’horizon de la ville, irrégulière, (…) -
frontières ; aubes
12 avril 2010, par arnaud maïsettiMoments de respiration avant de nouveau. Passer quelques jours où lire seulement, parce que — et prendre note sur feuilles volantes des plans de bataille pour les prochaines semaines : pensées à Grouchy, à Blücher, prince de Wahlstat : aux retards toujours sur le compte juste des heures qui font pencher le sort des victoires.
C’est il y a deux jours que ma montre, arrêtée depuis un mois (mais montre que je continue de porter peut-être moins par habitude que par superstition) s’est remise (…) -
défaites
25 mars 2010, par arnaud maïsettiEt au matin, dans le train qui m’emmenait, le jour a fini par se faire : s’établir, défaire dans la même temps ses possibilités — défaire en moi le nœud coulant du jour précédent.
Et tout autour, terre de désastre : la plaine qui défilait au-dehors sous l’allongement du train a battu en retraite les colères, vaines, éteintes sous le jour qui commençait. C’était le matin qui se faisait sans durée, sans imminence, dans l’après-coup du jour : dans le déjà-là partout répandu en désordre. (…) -
Gottfried Wilhelm Leibniz | « Il n’y a rien de mort dans l’univers »
24 février 2012, par arnaud maïsetti« Chaque portion de la matière peut être conçue comme un jardin »
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Aubes | XIV. (Berlin)
16 mars 2014, par arnaud maïsettiquatorzième chapitre
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Oracle #4 | Ghazal 125
10 mars 2012, par arnaud maïsettiIl faut, Nathanaël, que tu brûles en toi tous les livres.
A. Gide. Les Nourritures terrestres HÂFEZ DE CHIRAZ | LE DIVÂN
interroger l’oracle – voir texte de présentation du projet.
Ghazal 125 1.
Le nuage du mois d’âzâr s’est levé, le vent du Jour Nouveau a soufflé. Je réclame de l’argent pour vin et ménestrel. Qui me dira : « il est là » ?
Au mois d’hasard correspond celui de la nécessité : je naîtrai (d’un geste, ouvrir les rideaux rouges pour laisser le jour neuf me transpercer (…) -
Antonin Artaud | « et que ma Vie puisse ressusciter »
7 décembre 2013, par arnaud maïsettiLettre à André Breton
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l’art de dormir
18 octobre 2011, par arnaud maïsettiDormir est un art impossible. Aussi ancien qu’impossible. Moi, j’y ai renoncé. Depuis longtemps, et chaque soir davantage. Hier, par exemple. Toute la nuit, impossible à trouver, le sommeil. Quelque part pourtant, oui, ici ou là. Sous le bras, le corps, le désir entier de lui céder. Mais la fuite du sommeil en moi, je l’ai ressentie aussi, un peu comme le sang tombe, comme tout ce qui tombe quand la fatigue fauche et que le premier mouvement la trahit. Finalement, au bout de ces peurs qui (…)
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Peter Handke | « Accorde-toi le soleil »
31 janvier 2019, par arnaud maïsettiJoue le jeu. Menace le travail encore plus.
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Aubes | III. (Au réveil pour toujours)
27 février 2014, par arnaud maïsettitroisième chapitre
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André Breton | « Il faut aller voir de bon matin »
7 février 2012, par arnaud maïsettiÀ la folie du jour
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les marcs des nuages
30 janvier 2010, par arnaud maïsettiEnfin il faisait nuit dans l’appartement, je me cognais aux meubles de l’antichambre, mais dans la porte de l’escalier, au milieu du noir que je croyais total, la partie vitrée était translucide et bleue, d’un bleu de fleur, d’un bleu d’aile d’insecte, d’un bleu qui m’eût semblé beau si je n’avais senti qu’il était un dernier reflet, coupant comme un acier, un coup suprême que dans sa cruauté infatigable me portait encore le jour.
M. Proust, Albertine disparue Heure transparente : quand (…) -
quels mondes & qu’en faire
6 novembre 2016, par arnaud maïsettiDaniel Alexander, "The moments u had but were never at" Au détour de cette vie, après de nombreuses nuits et autant de jours traversés pour rejoindre la nuit, on se retrouverait soudain – fatalement – comme moi devant cette statue perdue près d’un rond-point d’une ville anonyme et banale du sud de la France, et le soir tomberait précisément ici même.
Lentement regarder la statue pour y déceler dans sa mélancolie une force possible n’empêche pas le soir de tomber et la nuit peut-être (…)
