Je reviendrai, avec des membres de fer, la peau sombre, l’oeil furieux : sur mon masque, on me jugera d’une race forte. J’aurai de l’or : je serai oisif et brutal. Les femmes soignent ces féroces infirmes retour des pays chauds. Je serai mêlé aux affaires politiques. Sauvé. A. Rimb.
Retour — sur les trottoirs de Paris, les journaux balayés par des vents plus froids encore que cette pluie glacée qui tombe par milliers, chaque seconde jusqu’à la dernière du jour, et jusqu’au matin suivant et jusqu’à la (...)
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Articles
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retour du désert (au sexe des nuages)
28 avril 2012, par arnaud maïsetti -
les visages de mes trente-deux ans
9 janvier 2016, par arnaud maïsettiIl n’y a pas vraiment de raison de se retourner ce soir.
Alors – ce soir –, je cherche un autoportrait à travers des corps amis et frères. Et je lis par exemple vaguement les visages de Paul Alexandre, né le 20 avril 1884 à Clermont-Ferrand où je ne suis jamais allé, qui composa une pièce que je n’ai jamais lue (mais dont le titre suffit à justifier une vie, Le Ravage), et qui trouva la mort au combat dans un fossé près de Bouchavesnes dans la Somme où je ne suis jamais allé.
Tombé le même âge que La (...) -
ombres des bancs
2 février 2012, par arnaud maïsettiDans cette ville, ceux qui retirent les bancs ne savent pas – peut-être est-ce pour des raisons précises : aménagement urbains, vastes plans de réinvention des quartiers, rêves formulés en secret par des architectes inconnus qui complotent pour disposer les énergies de la ville autrement, répartitions neuves des forces.
L’idée que les bancs seraient enlevés pour chasser ceux qui la nuit y allongent leurs corps, seraient retirés pour faire place nette la nuit quand les immeubles chauffés éteignent leurs (...) -
mise à jour (et faille de sécurité)
25 janvier 2011, par arnaud maïsettila neige couvrait la terre
The Snow It Melts The Soonest (Sting, ’If On A Winter’s Night...’ 2009) « La neige couvrait la terre. »
Nerval
C’est en exergue du livre de Novarnia, Devant la parole, livre qui m’a tenu tout le jour éveillé devant lui, cette phrase de Nerval, dont je ne cherche pas la source, et qui reste là en avant et comme par-dessus le reste.
Dix jours loin, donc, de ces carnets ouverts, où d’habitude lire et écrire comme devant la parole justement, celle que tient le monde dans ce (...) -
le monde loin derrière nous | vers Lausanne
11 mai 2012, par arnaud maïsettichp. II — La Suisse
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incendie
31 mai 2010, par arnaud maïsettiForest fire (Editors, "The Back Room" (2005)
Such a light, where you are Something new, forest fire Je roule en ligne droite sur une route sans bord, il n’y a qu’à appuyer avec le pied sur la pédale pour que l’horizon derrière s’éloigne. La forêt s’ouvre en deux par la route dans laquelle je m’enfonce, et son corps se referme derrière moi.
Devant, au loin, très au loin, une mince fumée, un filet à peine noir monte en spirale sans atteindre les nuages. Plus je m’approche, plus le filet devient une (...) -
noms de ville : le nom
31 mai 2016, par arnaud maïsettiMais si ces noms absorbèrent à tout jamais l’image que j’avais de ces villes, ce ne fut qu’en la transformant, qu’en soumettant sa réapparition en moi à leurs lois propres ; ils eurent ainsi pour conséquence de la rendre plus belle, mais aussi plus différente de ce que les villes de Normandie ou de Toscane pouvaient être en réalité, et, en accroissant les joies arbitraires de mon imagination, d’aggraver la déception future de mes voyages. Ils exaltèrent l’idée que je me faisais de certains lieux de la (...)
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home
8 octobre 2010, par arnaud maïsettiThat Home (Cinematic Orchestra, ’Ma fleur’, 2007)
« Derrière les vitres, l’après-midi flamboyait et de loin en loin un vautour planait paresseusement dans le ciel aveuglant. Ils croisaient des routes de traverse rouges et désertes, creusées de fondrières d’un rouge plus sombre, et de vieilles baraques délabrées perdues dans la solitude des champs de coton. » Carson Mc Cullers, Frankie Adams
HABITER (a-bi-té) v. a.
1° Occuper comme demeure. Tant que nous sommes détenus dans cette demeure mortelle, (...) -
Antonio Machado | « le chemin se fait en marchant »
23 mars 2012Jamais je n’ai cherché la gloire
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cette nuit d’orage (qui ne vient pas)
1er août 2013, par arnaud maïsettiC’était en me perdant dans les rues qui tournent autour de *** que cette image m’est venue, longue et sereine, et sans durée, et sans bruit : la mer est pleine d’oiseaux morts.
J’ai lu :
Es-tu dehors par cette nuit d’orage, poursuivant ton voyage amoureux, mon ami ? Le ciel gémit comme un au désespoir. Je n’ai pas sommeil cette nuit, mon ami. À tout moment j’ouvre ma porte et je scrute les ténèbres. Je ne distingue rien devant moi, et je doute où passe ta route ! Sur quelle obscure rive du fleuve (...) -
deux villes
5 octobre 2010, par arnaud maïsettiRue des Marais (Dominique A, ’L’Horizon’, 2006)
La réalité que j’avais connue n’existait plus. Il suffisait que Mme Swann n’arrivât pas toute pareille au même moment, pour que l’Avenue fût autre. Les lieux que nous avons connus n’appartiennent pas qu’au monde de l’espace où nous les situons pour plus de facilité. Ils n’étaient qu’une mince tranche au milieu d’impressions contiguës qui formaient notre vie d’alors ; le souvenir d’une certaine image n’est que le regret d’un certain instant ; et les maisons, les (...) -
de la vitesse (comme emportement)
20 janvier 2014, par arnaud maïsettitemps qui s’échappe, file, s’éloigne ou accélère quand je passe à hauteur.
les jours, les semaines, les mois, les années mêmes (une de plus), et vite aller encore, plus encore.
les villes aussi (l’une après l’autre, après l’autre)
les lunes.
temps qui n’arrête pas d’aller, mais chaque seconde met la même seconde pour aller en finir et recommencer, et je regarde le ciel.
non pas le retenir, seulement dans les rêves, les désirs, tâcher d’appartenir davantage au présent, et à son devenir : mais vite être (...) -
horizons battus
12 juillet 2011, par arnaud maïsettiCamden Road (Shack, « … Here’s Tom with the weather », 2003)
« Mais dans cette étrange période de l’amour, l’individuel prend quelque chose de si profond, que cette curiosité qu’il sentait s’éveiller en lui à l’égard des moindres occupations d’une femme, c’était celle qu’il avait eue autrefois pour l’Histoire. Et tout ce dont il aurait eu honte jusqu’ici, espionner devant une fenêtre, qui sait ? demain peut-être, faire parler habilement les indifférents, soudoyer les domestiques, écouter aux portes, ne lui (...) -
le monde loin derrière nous | prologue
2 mai 2012, par arnaud maïsettic’est né de la route
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sillons
27 septembre 2010, par arnaud maïsettiCreep (Scala — reprise de Radiohead, 2007)
Sous les seins de la terre hideuse Dieu-la chienne s’est retirée, des seins de terre et d’eau gelée qui pourrissent sa langue creuse
Antonin Artaud, L’Ombilic des Limbes (’Avec moi dieu-le-chien’)
Traces qui dessinent une route (c’est le mouvement qui a dessiné le chemin, et non l’inverse) : mais aux sillons superposés, dans la même direction pourtant évidente, mille chemins, mille petites routes à l’écart insensible, mille possibilités de prendre la route — (...) -
la route la plus solide possible
2 juin 2010, par arnaud maïsettiRocks and gravel (Adapté de McGee/Carr) (Bob Dylan, "The Gaslight Tapes [Live]" (oct. 1962)
Takes rocks and gravel baby, To make a solid road, Il prend quelques pierres et du gravier, et il construit une route solide : et qu’importe la direction si les pieds peuvent avancer sans s’enfoncer sous la pierre et sous le gravier : oui qu’importe vraiment.
On peut arracher les cailloux à la montagne : on ne sera pas les premiers. Mais sur celle-ci par exemple, il semblerait (bizarrement) que ce (...) -
William Blake | « Le Petit Garçon Retrouvé »
1er août 2013, par arnaud maïsettidans les marais solitaires
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William Blake | « Le Petit Garçon Perdu »
1er août 2013, par arnaud maïsettis’élevaient les brumes
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La Bible | Les chiffres de la sagesse
24 juin 2012, par arnaud maïsettiIl y a trois choses qui sont au-dessus de ma portée
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« la lumière vient de ce qui se laisse détruire » (Supernova)
16 juin 2012, par arnaud maïsettiDu ciel ne nous parviennent que des nouvelles anciennes, déjà effacées, d’un monde éteint : et moi je marche à travers elles. Les lumières qui me permettent de voir et d’avancer dans la nuit noire d’un soir comme celui-là sont jetées par une étoile aujourd’hui morte, depuis des milliards d’années, morte et enterrée dans un noir plus grand encore que celui qui nous entoure. Appris il y a peu : en quoi une supernova nous est précieuse, parce que dans cette mort de l’étoile surgit une lumière telle qu’elle (...)