les mots qui manquent
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_écrire
Articles
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Autre savoir | Des mots intraduisibles
2 décembre 2017, par arnaud maïsetti -
nuage et poussières
26 décembre 2014, par arnaud maïsetticonstellations de mots, sur wordle
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rentrer, déblayer, écrire
27 avril 2011, par arnaud maïsettiLittle Deschutes (Laura Veirs, ’July Flame’, 2010)
Tous les soirs je me plaisais à imaginer cette lettre, je croyais la lire, je m’en récitais chaque phrase. Tout d’un coup je m’arrêtais effrayé. Je comprenais que si je devais recevoir une lettre de Gilberte, ce ne pourrait pas en tous cas être celle-là puisque c’était moi qui venais de la composer. Et dès lors, je m’efforçais de détourner ma pensée des mots que j’aurais aimé qu’elle m’écrivît, par peur en les énonçant, d’exclure justement ceux-là,—les plus (...) -
Respice finem (sous les hurlements d’oiseaux fous)
12 février 2014, par arnaud maïsettiJ’aurai marché lentement dans le soir. La lune est haute, presque ronde. À la verticale des arbres, elle semblerait tomber. Et toujours le cri des mouettes à la mort. Je me serai demandé pourquoi. En rentrant, j’aurai penché pour le soleil, parce que le soleil s’éloigne, elles hurlent. Ou ce sont eux qui le chassent, peut-être. Les mouettes chaque soir rejouent la cérémonie sacrée de la fin d’un monde qui recommence chaque soir de recommencer. Je serai rentré en ralentissant davantage pour en retenir la (...)
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perspectives d’arraisonnement du réel
18 septembre 2010, par arnaud maïsettiBig moon (Syd Matters, ’Ghost days’, 2008)
La lune était en son plein, le ciel était découvert, et neuf heures du soir étaient sonnées lorsque nous revenions d’une maison proche de Paris, quatre de mes amis et moi. Les diverses pensées que nous donna la vue de cette boule de safran nous défrayèrent sur le chemin. Les yeux noyés dans ce grand astre, tantôt l’un le prenait pour une lucarne du ciel par où l’on entrevoyait la gloire des bienheureux ; tantôt l’autre protestait que c’était la platine où Diane (...) -
Koltès | Vingt ans, « l’âge où je risque ma vie »
11 juillet 2011lettre à sa mère, le 26 Mars 1968
Vingt ans. -
le rêve comme un visage ; un livre
14 avril 2011, par arnaud maïsettiWhere Dreams Go To Die (John Grant, ’Queen Of Denmark’, 2010)
Puisant je ne sais quoi ; au fond de ses yeux jetant le panier tressé de mon désir, je n’ai pas obtenu le jappement de l’eau pure et profonde.
Main sur main, pesant la corde écailleuse, me déchirant les paumes, je n’ai levé pas même une goutte de l’eau pure et profonde :
Ou que le panier fut lâchement tressé, ou la corde brève ; ou s’il n’y avait rien au fond.
Victor Ségalen, Stèles, ’Visage dans les yeux’
ces images qui sont là, devant toi, (...) -
les lieux où on écrit (le pendu)
8 novembre 2013, par arnaud maïsettiJe méprise la poussière qui me compose & qui vous parle. On pourra persécuter & faire mourir cette poussière ! Mais je défie qu’on m’arrache cette vie indépendante que je me suis donnée dans les siècles & dans les cieux.
Saint-Just, Fragments d’institutions républicaines Place des Ormeaux, je passerai l’après-midi, et jusqu’à ce que l’ordinateur cesse, d’épuisement, que l’écran devienne noir — je lève la tête, il fait soir aussi, et je n’avais rien vu (supériorité infinie de l’écriture écran sur (...) -
les mots inconnus
19 mai 2014, par arnaud maïsettipasser la main dans ses cheveux. rater sa correspondance. fermer les yeux d’un mort. relire un livre pour la seconde fois. pour la troisième fois. quitter la séance de cinéma au milieu. rester pendant le générique de fin. les rêves volontaires avant de s’endormir. les rituels de conjuration. attendre celle qui ne vient pas ; atteindre cette minute où le retard commence. la première parole du matin. le deuil de son fils (le deuil de son père). la page du milieu. l’agacement que produisent les bruits de (...)
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midi quotidien
8 septembre 2011, par arnaud maïsettiDaily Routine (Animal Collective, ’Merriweather Post Pavilion’, 2009)
Perdre le Midi quotidien ; traverser des cours, des arches, des ponts ; tenter les chemins bifurqués ; m’essouffler aux marches, aux rampes, aux escalades ; Éviter la stèle précise ; contourner les murs usuels ; trébucher ingénûment parmi ces rochers factices ; sauter ce ravin ; m’attarder en ce jardin ; revenir parfois en arrière, Et par un lacis réversible égarer enfin le quadruple sens des Points du Ciel. […]
Victor Segalen (...) -
Des nouvelles de Proust | Après le temps
20 février 2017, par arnaud maïsettiL’ai-je bien descendu
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le dessein des villes
26 octobre 2010, par arnaud maïsettiOther Towns and Cities (Camera Obscura, ’My Maudlin Career’ [2009])
Ce que je crois – sans pouvoir alléguer de suffisantes raisons à cette croyance – s’énoncerait donc ainsi : le péché qui fit (et défit) l’enfance dispose de tous les mots sauf d’un seul pour tenter de se dire. Mais, parce qu’il est un mot qui manque, l’absence mine la phrase. Et la phrase ne peut se développer que d’une manière oblique et allusive, élaborant lentement ses circonlocutions, gyrovaguant à l’infini autour de son point de (...) -
le nom des arbres : comment je tue le temps
12 mai 2015, par arnaud maïsettiJe n’ai jamais su le nom des arbres, ni des bêtes ni des nuages, ni des vents (sauf deux), ni des formes des colonnes dans les églises anciennes, ni des sept Muses et sont-elles sept, ni des théorèmes de géométrie, ni rien qui pourrait me permettre d’aller au milieu des vivants et me croire tel. Je sais qu’il y a des arbres pourtant, et le vent, je le sais parce que l’arbre tremble tout près, mais tout cela me dépossède davantage de mon propre nom, et l’ombre sous mes pas bascule lentement avec le (...)
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Tiers-livre | François Bon à l’œuvre (colloque à Montpellier)
27 novembre 2013, par arnaud maïsettiColloque sur le tiers livre de François Bon
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Michèle Lalonde | « Speak White »
24 juillet 2021, par arnaud maïsettiNuit de la Poésie, Québec, 27 mars 1970
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2010 | Séance 4_Images
18 février 2010, par arnaud maïsettiécriture de l’image — cristallisation, condensation, circulations
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Mains | « C’est de la survie qu’on fait. »
25 octobre 2010, par arnaud maïsettià propos du "Sang des autres", de Bruno Muel
’La chaîne’ — témoignage de C. Corrouge -
Franz Kafka | « La hache pour la mer gelée en nous »
5 avril 2014, par arnaud maïsettiLettre à Oskar Pollak
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à cette heure qui n’en est pas une
31 décembre 2010, par arnaud maïsettiTimewatching (The Divine Comedy, ’A Short album about love’, 1997)
LE MONSIEUR. - On peut toujours dérailler, jeune homme, oui, maintenant je sais que n’importe qui peut dérailler, n’importe quand. Moi qui suis un vieil homme, moi qui croyais connaître le monde et la vie aussi bien que ma cuisine, patatras, me voici hors du monde, à cette heure qui n’en est pas une, sous une lumière étrangère, avec surtout l’inquiétude de ce qui se passera quand les lumières ordinaires se rallumeront, et que le premier (...) -
de l’oubli dont ces jours sont faits (chemin arraché)
8 août 2012, par arnaud maïsettiet toute cette population de Babylone, et moi-même, et vous bien sûr, serons autant de fois oubliés que l’on nous a connus, davantage peut-être même,
Autant de fois oublié, oui, que ces marches pour rentrer, mais où, et d’où, tu ne sais pas, il faudrait pour cela que tes yeux voient plus loin que toi ; et tu ne vois que la distance qui te sépare de demain, ou cette autre distance que tu mesures entre le visage et les doigts, et sur la surface de l’écran, les cartographies mentales qui dessinent le (...)