les mots qui manquent
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Articles
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Autre savoir | Des mots intraduisibles
2 décembre 2017, par arnaud maïsetti -
Michèle Lalonde | « Speak White »
24 juillet 2021, par arnaud maïsettiNuit de la Poésie, Québec, 27 mars 1970
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Thomas Bernhard | « claquer la porte derrière soi »
10 mars 2017, par arnaud maïsettiThomas Bernhard, Obernathal 1981
(extrait de Une vie, une œuvre (émission de Martin Quenehen), Juillet 2015) C’est toujours le dialogue avec mon frère qui n’existe pas, le dialogue avec ma mère qui n’existe pas ; c’est le dialogue avec mon père qui n’existe pas non plus ; et le dialogue avec le passé qui n’existe pas, qui n’existe plus, qui n’a jamais existé ; c’est le dialogue avec les grandes phrases qui n’existent pas ; c’est la conversation avec la nature qui n’existe pas ; le contact avec des (...) -
Franz Kafka | « La hache pour la mer gelée en nous »
5 avril 2014, par arnaud maïsettiLettre à Oskar Pollak
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2010 | Séance 4_Images
18 février 2010, par arnaud maïsettiécriture de l’image — cristallisation, condensation, circulations
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Mains | « C’est de la survie qu’on fait. »
25 octobre 2010, par arnaud maïsettià propos du "Sang des autres", de Bruno Muel
’La chaîne’ — témoignage de C. Corrouge -
Maurice Blanchot | Prières d’insérer : Nous travaillons dans les ténèbres
2 février 2011, par arnaud maïsettiMaurice Blanchot | La Condition critique (éd. C. Bident), Gallimard – février 2011
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Ce qu’au théâtre on nomme lumières noires
23 mars 2011, par arnaud maïsettiSoft Black Stars (Antony & The Johnsons, ’I Fell in Love With a Dead Boy (EP), 2001)
Tout dans le décor me rappelle l’écriture, et tout dans l’équilibre me permet de croire — au cœur le plus dense de la mort — à une pérennité de la lumière.
n.
La lumière, on ne la voit que si des corps lui font écran : là seulement pourront naître des ombres qui laisseront voir autour d’eux de la lumière découpée dans les formes qui fabriqueront, pour nous qui sauront les voir, des gestes et leurs désirs. C’est ce que (...) -
de l’oubli dont ces jours sont faits (chemin arraché)
8 août 2012, par arnaud maïsettiet toute cette population de Babylone, et moi-même, et vous bien sûr, serons autant de fois oubliés que l’on nous a connus, davantage peut-être même,
Autant de fois oublié, oui, que ces marches pour rentrer, mais où, et d’où, tu ne sais pas, il faudrait pour cela que tes yeux voient plus loin que toi ; et tu ne vois que la distance qui te sépare de demain, ou cette autre distance que tu mesures entre le visage et les doigts, et sur la surface de l’écran, les cartographies mentales qui dessinent le (...) -
dans les espaces vides de la ville
13 juillet 2014, par arnaud maïsettiles espaces vides de la ville — dans les arènes, les cris montent, les animaux hurlent à la mort la mort qu’ils veulent donner sans savoir qu’ils chantent déjà la mort qu’on va leur donner, pour la gratuité du don, la beauté du geste, le sang, le cri du sang quand il va tomber ici, le sable étranglé sous les pas des combattants, les types partout autour qui continuent de pousser les hurlements depuis deux mille ans dans cette arène vide où ce jour de juillet, de pluie, de brume d’automne, je traverse (...)
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à cette heure qui n’en est pas une
31 décembre 2010, par arnaud maïsettiTimewatching (The Divine Comedy, ’A Short album about love’, 1997)
LE MONSIEUR. - On peut toujours dérailler, jeune homme, oui, maintenant je sais que n’importe qui peut dérailler, n’importe quand. Moi qui suis un vieil homme, moi qui croyais connaître le monde et la vie aussi bien que ma cuisine, patatras, me voici hors du monde, à cette heure qui n’en est pas une, sous une lumière étrangère, avec surtout l’inquiétude de ce qui se passera quand les lumières ordinaires se rallumeront, et que le premier (...) -
cette lettre (dans la mouvance entière des choses)
15 juillet 2011, par arnaud maïsettiLetters To The Metro (Mogwai, ‘Hardcore Will Never Die, But You Will’, 2011)
« Je suis tous les visages et j’ai peur des boîtes aux lettres Les villes sont des ventres Je ne suis plus les voies Lignes Câbles Canaux Ni les ponts suspendus ! »
Blaise Cendrars (’Du Monde entier’ - ‘‘Le Panama, ou les aventures de mes sept oncles’’)
Ce n’est pas pour t’écrire que je t’écris cela, si je t’écris, c’est pour — comme au danseur on demande de danser pour sembler la chute, et ne l’approcher que pour mieux au (...) -
Maison de vitres encore ruisselante (mes visages défaits)
26 juin 2012, par arnaud maïsettiDans la grande maison de vitres encore ruisselante les enfants en deuil regardèrent les merveilleuses images.
Rimb.
Perdu ma journée, mais où. Pas ici, en tout cas ; je cherche. C’est chaque minute l’urgence du travail à faire, à produire — et chaque phrase arrachée est une pierre, elle recouvre tout un monde, des fourmis qui grouillent, des cités immenses qu’il faut explorer : plonger la main jusqu’au coude dans la terre, en ressortir lavé comme d’épuisement.
Et le matin, recommencer, jusqu’au (...) -
légendes de mes corps morts (ciel noir d’images)
24 janvier 2014, par arnaud maïsetti(Puisque ces jours sont impossibles, qu’à courir après eux je n’ai le temps d’arracher un peu de temps qu’en silence, entre deux trajets, et c’est seulement là, dans un bus, un train, une marche d’un bout à l’autre de la ville, que je peux écrire, intérieurement, les pages que je n’écrirai jamais sur des pages, mais ces pages je les porte en moi davantage peut-être que celles que j’ai écrites, alors je l’accepte.
Au temps j’arrache quelques images dont je rêve la légende, silencieuse, qu’ici je dépose pour (...) -
page deux cent une
13 octobre 2010, par arnaud maïsettiDust Lane (Yann Tiersen, ’Dust Lane, 2010)
« et il fera bientôt nuit sans que l’ont ait vu le jour, le jour est fini, se charge d’une masse invoyante lourde sombre qui se baisse et qui est ramassée par le vent fort et glacial, qui est remuée par le ciel, le ciel bouge en restant dans sa masse moite noire, le ciel remue sans résultats, il va tomber, il va donner de la pluie glaciale dans le vent, on ne peut plus se retourner, ni sortir, ni voir. » C. Tarkos, Anachronisme (2001
Comment savoir que (...) -
sarcophage (que l’on referme)
12 septembre 2012, par arnaud maïsettijour après jour, après jour, le chantier accomplit sa fin, on commence seulement à voir à quel immeuble il ressemblera jusqu’à sa destruction.
ils ont posé les vitres, la semaine dernière, ou hier, et encore aujourd’hui, comme sur un tombeau, mais pour qu’on puisse voir à travers : comme pour un tombeau pourtant.
une vitre après l’autre, j’imagine le travail, à bout de bras, montés sur les épaules des autres, j’imagine, la pesanteur (et j’imagine aussi : le bruit que cela ferait, si on lâche une seule (...) -
porte battante
14 décembre 2010, par arnaud maïsettiTime and Space (The Cinematic Orchestra, ’Ma Fleur’, 2007)
Cette habitude que nous avions de n’aller jamais vers les deux côtés un même jour […] les enfermait pour ainsi dire loin l’un de l’autre, inconnaissables l’un à l’autre, dans les vases clos et sans communication entre eux d’après-midi différents. Marcel Proust (À la recherche du temps perdu)
Peut-être que mon année n’aura pas rejoint sa rive — je déteste les bilans, n’en ferai pas, mais au moment de prendre ce train (le dernier du semestre), (...) -
sillons
27 septembre 2010, par arnaud maïsettiCreep (Scala — reprise de Radiohead, 2007)
Sous les seins de la terre hideuse Dieu-la chienne s’est retirée, des seins de terre et d’eau gelée qui pourrissent sa langue creuse
Antonin Artaud, L’Ombilic des Limbes (’Avec moi dieu-le-chien’)
Traces qui dessinent une route (c’est le mouvement qui a dessiné le chemin, et non l’inverse) : mais aux sillons superposés, dans la même direction pourtant évidente, mille chemins, mille petites routes à l’écart insensible, mille possibilités de prendre la route — (...) -
la forme des lettres change plus vite, hélas, que le cœur de la ville
22 novembre 2010, par arnaud maïsettiCity Talks (Syd Matters)
Andromaque, je pense à vous ! Ce petit fleuve, Pauvre et triste miroir où jadis resplendit L’immense majesté de vos douleurs de veuve, Ce Simoïs menteur qui par vos pleurs grandit,
A fécondé soudain ma mémoire fertile, Comme je traversais le nouveau Carrousel. Le vieux Paris n’est plus (la forme d’une ville Change plus vite, hélas ! que le coeur d’un mortel) ; C. Baudelaire Le Cygne
Jusqu’à la fin, on lirait la ville sur elle, il suffirait de suivre du doigt ses parois (...) -
Des nouvelles de Proust | Après le temps
20 février 2017, par arnaud maïsettiL’ai-je bien descendu