Bob Dylan, WInterlude On voit ces choses en passant (même si la main tremble un peu, si le cœur boite), et d’autres sous le même ciel : les courges rutilantes au jardin, qui sont comme les œufs du soleil, les fleurs couleur de vieillesse, violette. Cette lumière de fin d’été, si elle n’était que l’ombre d’une autre, éblouissante, j’en serais presque moins surpris.
Philippe Jaccottet, À la lumière d’hiver Oui, plus douce, plus diffuse : la lumière d’hiver ralentit dans l’air le temps qui (…)
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_deuil
Articles
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d’hiver, lumière et deuil
15 décembre 2016, par arnaud maïsetti -
marches de la foule
1er juillet 2010, par arnaud maïsettiAll the people I like are those that are dead (Felt, ’Forever Breathes the Lonely Word’, 1986)
Maybe I Should entertain / The very fact that I’m insane I wasn’t fooling when I said / All the people I like are those that are dead (fou-l’) s. f. 6° Presse qui résulte d’une grande multitude de gens, et, par suite, cette multitude elle-même. 7° Le vulgaire, le commun des hommes. La foule ignorante et capricieuse. 8° Par extension, grand nombre. Foule compacte, même pas qui arrête, même (…) -
morsure du jour, et cette douceur d’ancêtres vivants
25 juin 2014, par arnaud maïsettiDans la vaste clarté du jour, le calme des sons lui aussi est d’or. On sent de la douceur dans tout ce qui arrive. Si l’on me disait qu’il y a la guerre, je répondrais que non, qu’il n’y a pas de guerre. Par une telle journée, rien ne peut venir peser sur l’absence de toute réalité, hormis cette douceur.
Pessoa
Car c’est sans doute la guerre, ici, plus loin, partout où il fait jour et nuit dans cet ordre ou non, et la lumière ce soir-là en portait trace, je le crois. Et ici pourtant, ce (…) -
Jrnl | être tenace
30 avril 2024, par arnaud maïsetti26 mars 2024
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Rimbaud | Nouveaux visages
29 juin 2018, par arnaud maïsettiSur les apparitions fréquentes du visage de Rimbaud au cours des prochaines années
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entrailles des villes
23 juin 2010, par arnaud maïsettiAnywhere On This Road (Lhasa, ’The Living Road’, 2003)
Though your body is bending / Under the load There is nowhere to stop / Anywhere on this road On construit une route tout près de l’endroit où je vis. Ce n’est pas vraiment une route, et on ne la construit pas vraiment : entre deux artères de la ville, on aménage un accès. Opération banale, personne dans la ville ne jette un œil sur le cœur ouvert, les fils qui ressortent du sol, les profondeurs à nu.
C’est obscène, la ville qui (…) -
où se perdre
15 avril 2014, par arnaud maïsetti[15 avril]
C’est le jour où les vers de Rimbaud, qui devaient sauver — eux qui avaient raison pour toujours — ne sauvent plus, s’échappent, s’enfuient entre mes doigts, pourquoi ?
Oisive jeunesse À tout asservie, Par délicatesse J’ai perdu ma vie. Ah ! que le temps vienne Où les cœurs s’éprennent.
Je sais bien pourquoi. Comme chaque vers porte, aujourd’hui ; tous frappent fort et juste. Ne rien écrire, ces jours derniers, ne rien dire, ne rien porter en soi — le journal et son adresse, (…) -
derniers feux
31 décembre 2010, par arnaud maïsetti -
orgueil du silence
25 août 2011, par arnaud maïsettiMary of Silence (Mazzy Star, ’So Tonight That I Might See’, 1993)
Help me walk with you, / To the sky that we see / Shuddering in myself, in-my-self
Il n’y a pas de solitude orgueilleuse parce qu’il n’y a pas d’orgueil solitaire. L’orgueil ne peut vivre que s’il gît sous la présence (ou l’absence, qui est encore une présence tant que quelqu’un est là pour la constater, la nommer) de regards, même imaginaires ; ce sont les visages qui rendent orgueilleux et qui soulèvent le pauvre orgueil (…) -
[Tondi] | les forêts
23 avril 2013, par arnaud maïsettid’or
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sagesse des arbres : de renier un mort ou méconnaître un Dieu
2 août 2016, par arnaud maïsetti2 août 2016
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l’automne, disent-ils
29 août 2016, par arnaud maïsetti[/L’automne, déjà ! – Mais pourquoi regretter un éternel soleil, si nous sommes engagés à la découverte de la clarté divine, – loin des gens qui meurent sur les saisons.
Rimb./] Ils appelaient ces jours la rentrée. Ils oubliaient que le mot porte en lui la mélancolie des soleils couchants tard dans le soir de l’été, et le chagrin des enfants qui recommenceront à partir de septembre à compter le temps jusqu’au dimanche, éperdus qu’ils étaient à vivre dans l’éternité du soleil brûlant – ils (…) -
fins du jour
31 décembre 2009, par arnaud maïsettiAu jour le plus court, jour le plus menacé par la nuit, c’est comme si, sur la pointe le plus resserrée du temps, toute la lumière venait s’agglutiner comme pour condenser une fois pour toute l’énergie accumulée une année durant avant de l’éparpiller dans la nuit la plus longue, de s’effacer avec elle.
Quand l’année finit, on n’en a pourtant jamais terminé avec le ciel, les formes qui se dessinent et tracent pour une part de soi les directions possibles : les formes d’un chameau, ou d’une (…) -
A. Chilton | Survivre à la fin
20 mars 2010, par arnaud maïsettiHolocaust | Big Star
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Contre-jour aux calvaires
15 août 2011, par arnaud maïsetti12 images de Calvaires, contre le jour
été 2011 -
à perpétuité
8 juillet 2014, par arnaud maïsettise dit des terrains vendus à toujours dans les cimetières. Littré dans la cathédrale vide d’Auxerre, à l’entrée de la nef, un lutrin immense est posé ; la Bible ouverte en deux comme un corps, les pages cornées, humides à la base, celui qui entre tombe sur une page des psaumes, où la colère de dieu est hurlée même en notre absence. je feuillette rapidement pour trouver la première page de la genèse, le souffle divin qui se répand dans le désert et le vide : le traducteur s’excuse d’avoir (…)
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Georges Bataille, entretien 1951 | Se supprimer #5
2 mai 2015, par arnaud maïsetticomme Kirilov
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la tombe de Jean Genet
14 avril 2016, par arnaud maïsetti[/Mais si je ne sais rien de précis sur la Mort D’avoir tant parlé d’elle et sur le mode grave Elle doit vivre en moi pour surgir sans effort Au moindre de mes mots s’écouler de ma bave.
Jean Genet, Le Condamné à mort/]
Je marchais vers la tombe de Jean Genet : je la savais seule au milieu d’un champ, tout au bord de la mer et tournée vers la Mecque, c’est tout. Je marchais vers la tombe de Jean Genet sans raison et sans peine ; je voulais seulement arriver avant le soleil, je veux dire (…) -
miroir, le long d’un chemin
21 janvier 2010, par arnaud maïsetti« — Avez-vous un miroir ? cria-t-il à Marietta. Marietta le regardait très pâle et ne répondait pas. La vieille femme ouvrit d’un grand sang-froid un sac à ouvrage vert, et présenta à Fabrice un petit miroir à manche grand comme la main. Fabrice, en se regardant, se maniait la figure : "Les yeux sont sains, se disait-il, c’est déjà beaucoup." Il regarda les dents, elles n’étaient point cassées. — D’où vient donc que je souffre tant ? se disait-il à demi-voix. »
Stendhal, La (…) -
sans croire écrire
4 décembre 2016, par arnaud maïsetti« Je crois à ce qu’on appelle journal, ou à ces notes qu’on prend sans croire écrire. Quelquefois je me dis : ne publie pas, mais ne cesse jamais d’écrire un moment, d’écrire ce papillon jaune qui traverse le jardin et qui, en volant, devient un archéologue du jardin, laisse mieux voir l’herbe et les arbres. Toute ma vie, je la voudrais faite de petits poèmes , ou de descriptions sans ces cohésions auxquelles on s’applique dans les romans. Je crois à la poésie du chaque jour qui est (…)