Là pas d’espérance ; Nul orietur. Science avec patience Le supplice est sûr.
Rimbe
Des six heures, enfermé, sous les grands murs de la BNF, le ciel à portée derrière les vitres jusqu’aux plafonds de dix mètres, et le jardin aux sous-sols, les lumières individuelles, la rumeur de fond de tout ce silence brassé qui me fige, retenir beaucoup de fatigue, et encore, difficilement, tant elle me file entre les doigts. Dernière session de travail avec passage aux archives pour moi. (…)
Accueil > Mots-clés > _Écrire > _solitudes
_solitudes
Articles
-
toutes les lettres coupables (et rêves d’ivresse)
16 mars 2011, par arnaud maïsetti -
trois images du temps
11 mai 2016, par arnaud maïsetti11 mai 2016
-
Arthur Rimbaud | « Ce furent des pays noirs »
16 mai 2011, par arnaud maïsettiLoin des oiseaux, des troupeaux, des villageoises
-
confluences
16 septembre 2010, par arnaud maïsettiRiver Theme (Bob Dylan, ’Patt Garrett & Billy The Kid’, 1973) Et en même temps que ce sentiment de véracité désespérante où il te semble que tu vas mourir à nouveau, que tu vas mourir pour la seconde fois (Tu te le dis, tu le prononces que tu vas mourir. Tu vas mourir : Je vais mourir pour la seconde fois.), voici que l’on ne sait quelle humidité d’une eau de fer ou de pierre ou de vent te rafraîchit incroyablement et te soulage la pensée, et toi-même tu coules, tu te fais en coulant (…)
-
essayez d’enfermer ceux qui le sont déjà
19 mars 2020, par arnaud maïsetti19 mars
-
freight train (blues)
24 mai 2011, par arnaud maïsettiFreight Train Blues (Bob Dylan, ’Concert au Carnegie Chapter Hall’ — 4 nov. 1961)
I’ve got the freight train blues Oh, laydy mama got em on the bottom of my ramblin’ shoes
Et tout ce langage perdu Ce trésor dans la fondrière Mon cri recouvert de prières Mon champ vendu.
Je ne regrette rien qu’avoir La bouche pleine de mots tus Et dressé trop peu de statues À ta mémoire
Aragon, Elsa (’Chanson Noire)
C’est vers là que j’irai — vers là qu’il le faudrait, peut-être, cet espace sans (…) -
et ce n’est que de là qu’il peut être condamné et détruit.
10 avril 2020, par arnaud maïsetti10 avril 2020
-
Paris, sur certains reflets (Rimbaud et ses chutes)
14 août 2013, par arnaud maïsettiCe qu’on est, c’est ce qu’on pense involontairement, et qui nous guide au moment où nous nous croyions perdus. Pensées-oiseaux.
Georges Perros
Vivre dehors, du lever au coucher du soleil. Le matin, assis à la même table chaque matin, savoir par habitude où le soleil vient se poser sur soi, à partir de quelle heure il disparaît derrière l’immeuble, et quand il va revenir. Les serveurs me chassent à midi. Le temps est compté.
C’est une forme de rite. J’avais fini par trouver la semaine (…) -
regards de Saint-Sébastien
29 août 2011, par arnaud maïsettiAll Saints (David Bowie, ’Low’1977)
« Et les archers le frappèrent jusqu’à ce qu’il soit recouvert de flèches comme un hérisson est couvert d’épines » Legenda Aurea
Des images de Calvaires, j’en compte près de trois cent. Au hasard, je trouve ce Saint-Sébastien, au visage qui transperce, le regard vide posé avec douceur sur la vieillesse du monde. Je m’arrête un peu devant lui, avec le sentiment incompréhensible que l’on se situe, ici, de l’autre côté de ce regard.
La vie de ce saint (…) -
qui vint à ma rencontre
24 août 2018, par arnaud maïsetti24 août 2018
-
Koltès | parole adressée
23 mars 2008, par arnaud maïsettiCommunication à la Journée d’études « Bernard-Marie Koltès », à l’Université Paris VII – mars 2008
-
le point d’interruption
1er mars 2011, par arnaud maïsettiMy Name is trouble (Keren Ann, ’101’, 2011)
Il faut mettre son cœur dans l’art, son esprit dans le commun du monde, son corps où il se trouve bien, sa bourse dans sa poche, son espoir nulle part.
Flaubert (Correspondance)
Réveil violent dressé dans le crâne et tout le jour à passer avec cette image mentale d’un corps autre assis sur le rebord du lit qui regarde sur mon visage.
Faire avec.
Faire sans la suite de ce rêve qui l’aurait achevé, et permis que je l’oublie. J’ai sur les (…) -
à présent, comment serait-ce possible ?
13 mai 2021, par arnaud maïsetti13 mai 2021
-
signes et analogies (démons)
29 juin 2010, par arnaud maïsetti(
Sur la place Camille Julian, il y a cette vieille femme qui arrache, sans émotion — je veux dire sans joie et sans colère — l’une après l’autre, avec ses ongles, geste consciencieux, les affiches sur ce panneau : concerts, réunions publiques, associations.
Tous les jours depuis une semaine — où je viens là lire L’Obélisque noir — je la vois, de loin, avancer d’un bon pas jusque ici, à deux mètres de moi, arracher, simplement arracher ; et repartir.
Ce matin, je l’attends pour la (…) -
un dépli — dans la chambre du mort
15 avril 2011, par arnaud maïsettiChorus - Since by man came death (Georg-Friedrich Haendel, ’Messiah’)
Texte écrit en écho, réponse, appel, à la séance 18 des ateliers d’écriture de la BU d’Angers proposée par François Bon. Je me suis dit qu’on écrivait toujours sur le corps mort du monde et, de même, sur le corps mort de l’amour. Que c’était dans les états d’absence que l’écrit s’engouffrait pour ne remplacer rien de ce qui avait été vécu ou supposé l’avoir été, mais pour en consigner le désert par lui laissé. (…) -
romantisme du confinement et privilège de classe
18 mars 2020, par arnaud maïsetti18 mars
-
couleur passée des jours
26 mars 2020, par arnaud maïsetti26 mars 2020
-
fenêtre oubliée
19 février 2011, par arnaud maïsettiForeign Window (Bob Dylan & Van Morrison [Live in Athens])
C’est dans une maison qu’on est seul. Et pas au-dehors d’elle mais au-dedans d’elle.
Marguerite Duras (Écrire, 1993)
Dehors cette fenêtre seule, non pas seule vraiment — dehors, cette fenêtre au milieu des centaines parmi l’immeuble dressé devant moi chaque jour que je suis à cette table pour lire, travailler, écrire.
Le jour, on ne les voit pas, les fenêtres — le jour fait écran, les rend semblables au dehors, l’immeuble (…) -
furieuses envies, ou l’oubli
23 mai 2017, par arnaud maïsetti23 mai 2017
-
fins du jour
31 décembre 2009, par arnaud maïsettiAu jour le plus court, jour le plus menacé par la nuit, c’est comme si, sur la pointe le plus resserrée du temps, toute la lumière venait s’agglutiner comme pour condenser une fois pour toute l’énergie accumulée une année durant avant de l’éparpiller dans la nuit la plus longue, de s’effacer avec elle.
Quand l’année finit, on n’en a pourtant jamais terminé avec le ciel, les formes qui se dessinent et tracent pour une part de soi les directions possibles : les formes d’un chameau, ou d’une (…)
