Peut-être la syntaxe est-elle née de la hantise de la mouvance et désormais c’est courir après l’impossible que de tenter de retrouver le musical sillage qui prélude, dans la nuit de la conscience, à l’avènement de l’instant. Il me faut bien essayer cependant, c’est la tâche qui m’est échue puisqu’à la distance infinie de la vie quotidienne où d’autres que moi affirment que j’existe, je n’ai que cette chanson à pousser… »
Claude Louis-Combet, Le Miroir de Léda
Ce que je voulais faire, c’était précisément (...)
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_train
Articles
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passer le temps
30 mai 2011, par arnaud maïsetti -
dans l’état de l’apparition
30 septembre 2010, par arnaud maïsettiAtrocities (Antony & The Johnsons, ’Antony & The Johnsons’, 2004)
Je vous ai dit aussi qu’il fallait écrire sans correction, pas forcément vite, à toute allure, non, mais selon soi et selon le moment qu’on traverse, soi, à ce moment-là, jeter l’écriture au-dehors, la maltraiter presque, oui, la maltraiter, ne rien enlever de sa masse inutile, rien, la laisser entière avec le reste, ne rien assagir, ni vitesse ni lenteur, laisser tout dans l’état de l’apparition.
Marguerite Duras, Émily L. (...) -
faire boiter la réalité
2 mai 2011, par arnaud maïsettiFutile Devices (Sufjan Stevens, ’The Age Of Adz’, 2010)
L’endroit le plus utile dans une maison, ce sont les latrines.
T. Gautiers
Cette image, on pourrait la trouver n’importe où, sur n’importe quelle ligne de n’importe quel train — d’ailleurs, pas besoin de prendre le train pour voir cela : seulement, dans le train, la vitre passe plus rapidement à autre chose, alors je la supporte davantage. Ces cimetières de voitures qui attendent d’être remplies : non, pas cimetières, seulement des grandes (...) -
De Marseille à Marseille en passant par Cahors | la run de lait
23 mars 2017, par arnaud maïsettiDe Marseille à Marseille en passant par Cahors. Jeudi dernier, trajet vers l’Occitanie (j’apprends de nouveaux mots qui disent d’autres mondes) – je parlerai d’écritures et de théâtres, esquisserai un panorama, échangerai avec les énergies vives des dramaturgies d’aujourd’hui. Mais pour rejoindre Cahors, c’est la run de lait. Mot merveilleux du Québec pour dire ces trajets qui s’arrêtent dans le moindre village, dont on ne verra à travers la fenêtre du train que des gares semblables à toutes. Je déposerai (...)
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à l’envers du monde
25 novembre 2015, par arnaud maïsettidu train comme allégorie
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Vietnam #2 | Vers Sa Pa
26 octobre 2015, par arnaud maïsettile 6 octobre
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le long couloir du jour
1er mai 2011, par arnaud maïsettiMemory lane (Elliott Smith ’From a Basement on a Hill’ 2004)
Et pourtant, et pourtant J’étais triste comme un enfant. Les rythmes du train La « moëlle chemin-de-fer » des psychiatres américains Le bruit des portes des voix des essieux grinçant sur les rails congelés Le ferlin d’or de mon avenir Mon browning le piano et les jurons des joueurs de cartes dans le compartiment d’à côté L’épatante présence de Jeanne L’homme aux lunettes bleues qui se promenait nerveusement dans le couloir et qui me regardait en (...) -
VIDÉO | De ce côté du ciel
13 janvier 2017, par arnaud maïsettile départ gare de Lyon
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par le train, du soir descend
23 novembre 2013, par arnaud maïsettiJamais pu me défaire de ce geste : les couchers de soleil dans la vitesse. Le trajet Bordeaux - Paris, je regardais avant pour savoir l’heure, et je me tenais prêt, même si je savais que toujours un talus se dresserait au moment où. La ligne Aix - Paris, je la connais moins, et ce soir-là, la lumière m’a fauché sans que je m’y attende. C’est quelques secondes, entre 16h27 et 16h28, après Lyon (j’ai vu la neige). Toujours cette fascination qui date sans doute du premier coucher de soleil jamais vu par un (...)
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Aube mouvante
27 mai 2011, par arnaud maïsettiquelque part entre Bordeaux et Angoulême
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VIDÉO | chute des corps en mouvement
15 novembre 2011, par arnaud maïsettitrain Paris Bordeaux, le 14 novembre, à hauteur d’Angoulême
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une traversée | jusqu’ici
1er octobre 2013, par arnaud maïsettiparis - aix (via versailles)
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ramasser le jour
16 janvier 2010, par arnaud maïsettiDans ces lieux de passage qu’on fabrique dans tous le pays à l’identique (de sorte qu’il m’arrive de les confondre, et quand le train s’arrête dans une gare, puis repart, je reste quelques instants persuadé d’avoir manqué l’arrêt, d’être emporté dans un lieu en avant de moi et de me retrouver dans l’impossibilité absolue de jamais revenir), on ne fait que traverser, suivre automatiquement les panneaux, les quais, les heures, les voitures, suite de chiffres qui décident pour nous de la marche à suivre.
Mais (...) -
le ciel, vu d’ici
4 janvier 2017, par arnaud maïsetti4 janvier, ombres
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quelques liqueurs d’or
18 septembre 2018, par arnaud maïsetti18 septembre 2018
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vitesse et précipitation
21 septembre 2011, par arnaud maïsettiAprès deux mois, je retrouve ce train à même place, monde dehors à même vitesse, mais paysage intérieur méconnaissable : ce qui a changé, impossible de le dire. La distance est la même mais pour rejoindre, impression d’en faire davantage ; le soleil est plus lent aussi. La vitre est sale ; derrière elle, le jour se lève malgré tout, par habitude sans doute : je le vois bien.
Lorsque je prends note sur l’écran de tout ce jeu en moi entre ce monde coulissé à main gauche, les livres à droite sur la table, (...) -
enfer de la soif (partir)
16 avril 2011, par arnaud maïsettiPrends-y garde, ô ma vie absente !
Rimb.
« et le bruit neuf » : départ — rails, rides sur la main, toutes droites comme jamais le sont les départs ; et les affections : cette odeur de chaleur propre et ventilée des intérieurs (et pourquoi cette pensée sans douleur ni nostalgie, cette pensée toute là, immédiatement là quand j’entre dans le train, adressée à la brume de cendre qu’on traversait jadis dans les compartiments fumeurs du train vers Metz, l’odeur terrible du tabac sec jamais sorti d’ici, la (...) -
poursuites
28 septembre 2011, par arnaud maïsettiDans la course insensée, du soleil ou du train, qui suit qui, peu importe. Épilepsie contagieuse : ce jeu d’apparition-disparition du soleil derrière les paravents dressés par tout ce dehors pour le seul plaisir de faire se lever l’aube à chaque mètre. Moi, je vois surtout que la nuit tombe à chaque mètre. La vitesse emporte tout.
La poursuite braquée sur moi est un signe que je ne lui échapperai pas, jamais. La poursuite braquée sur les villes mortes le long des gares fait apparaître les ombres (...) -
porte battante
14 décembre 2010, par arnaud maïsettiTime and Space (The Cinematic Orchestra, ’Ma Fleur’, 2007)
Cette habitude que nous avions de n’aller jamais vers les deux côtés un même jour […] les enfermait pour ainsi dire loin l’un de l’autre, inconnaissables l’un à l’autre, dans les vases clos et sans communication entre eux d’après-midi différents. Marcel Proust (À la recherche du temps perdu)
Peut-être que mon année n’aura pas rejoint sa rive — je déteste les bilans, n’en ferai pas, mais au moment de prendre ce train (le dernier du semestre), (...) -
à la ligne
26 janvier 2010, par arnaud maïsettiHâtons-nous ; le temps fuit, et nous traîne avec soi.
N. Boileau
D’urgence en urgence, on court toujours après son propre retard. Une ligne après l’autre, les changements se font au plus court, on resquille sans regard.
Je compte les jours comme une nuit de moins —
Parfois, je sursaute, et comme je plonge dans mes poches de peur d’avoir oublié mes clés, des papiers, j’imagine une seconde qu’une seconde me manque et que m’ayant dépassé, elle me laissera en retard pour toujours.
Une seconde (...)