Or, n’est-ce pas joyeux de voir, au mois de juin Dans les granges entrer des voitures de foin Énormes ? De sentir l’odeur de ce qui pousse, Des vergers quand il pleut un peu, de l’herbe rousse ?
A. R.
Tout ce mois sur les routes, et finalement je n’ai pas cessé d’être sur le retour, comme si je n’avais finalement fait que revenir – et je suis revenu ; je n’étais pas parti, je ne partirai pas, ce n’était pourtant pas faute de. À la fin du mois de mai, c’est toujours avril, mars, toujours la même pluie (...)
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Articles
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au mois de juin (mais voilà, à la fin)
1er juin 2013, par arnaud maïsetti -
au pied de la vie (le front touche le ciel)
9 juin 2013, par arnaud maïsettiJe serais bien l’enfant abandonné sur la jetée partie à la haute mer, le petit valet, suivant l’allée dont le front touche le ciel. s’il n’y avait entre moi et le ciel, toute la distance entre moi et le ciel impossible à dire ou mesurer, et s’il n’y avait entre moi et la mer abandonnée de la terre abandonné, je le serais bien, aussi.
deux petits vieux, devant moi, sous le pont d’un métro, se tiennent le bras, et avancent dans la fragilité que donne l’âge où le moindre pas pourrait être le dernier, (...) -
en coup de vent
23 novembre 2010, par arnaud maïsettiIdiot Wind (Bob Dylan, ’Blood on the Tracks’ (NY Sessions), 1975)
La chaussée est très large, en sorte Que l’eau jaune comme une morte Dévale ample et sans nuls espoirs De rien refléter que la brume, Même alors que l’aurore allume Les cottages jaunes et noirs. P. Verlaine (Romances sans paroles, ’Streets’)
J’aurais passé moins d’une révolution de soleil à Paris — pied posé sur la grande ville un peu avant midi, et à six heures du matin le lendemain, j’étais parti : j’aurais vu le jour, puis la nuit, (...) -
pourquoi vous prenez les voitures en photos
31 août 2012, par arnaud maïsetti— Pourquoi vous prenez les voitures en photo ? je ne prends pas les voitures en photo, je prends ces feuilles-là, sur le trottoir, C’est pas ce que j’ai vu. J’ai bien vu, de l’autre côté du trottoir, sous l’abri bus où j’essayais dormir, que vous preniez des photos des voitures : pourquoi, pourquoi ? non, vous vous trompez, madame, regardez,
c’est ce que vous dites. Moi, en Loire-Atlantique, j’ai jamais vu ça, quelqu’un qui prend en photo les voitures, pourquoi ? non, non vous vous trompez : c’est de (...) -
horizons battus
12 juillet 2011, par arnaud maïsettiCamden Road (Shack, « … Here’s Tom with the weather », 2003)
« Mais dans cette étrange période de l’amour, l’individuel prend quelque chose de si profond, que cette curiosité qu’il sentait s’éveiller en lui à l’égard des moindres occupations d’une femme, c’était celle qu’il avait eue autrefois pour l’Histoire. Et tout ce dont il aurait eu honte jusqu’ici, espionner devant une fenêtre, qui sait ? demain peut-être, faire parler habilement les indifférents, soudoyer les domestiques, écouter aux portes, ne lui (...) -
de l’écume des choses (du désir de se préserver du monde)
22 janvier 2014, par arnaud maïsetti— Sourds, étang, — Écume, roule sur le pont, et par-dessus les bois ; — draps noirs et orgues, — éclairs et tonnerre, — montez et roulez ; — Eaux et tristesses, montez et relevez les Déluges.
Rimb.
J’ai eu ce désir, ces jours derniers : soudain, net, tranché — c’est d’être parti loin de Paris peut-être, et fatalement être coupé du monde un peu —, le désir de me défaire, mais de quoi ?
Le mot qui venait, c’était celui d’écume — me défaire de l’écume des choses. Oui.
J’avais lu ce texte de Houellebecq (dont je (...) -
où respirer la puissance
17 mars 2014, par arnaud maïsettiLe jeune Creighton restait appuyé au bastingage, l’œil rêveur plongeant dans la nuit orientale. Il y voyait la perspective d’un chemin creux paysan, des rais de soleil dansant sur des feuilles bougeuses. Il voyait frémir des rameaux de vieux arbres dont l’arche encadrait le tendre et caressant azur d’un ciel d’Angleterre. Et, sous l’arceau des branches, une jeune fille en robe claire souriant sous son ombrelle, semblait debout au seuil même du tendre ciel.
Conrad, Le Nègre du Narcisse
Marcher dans (...) -
une vie, ou l’imminence
2 octobre 2016, par arnaud maïsetti[/Rien n’a d’importance, et je crois que bien des gens ont considéré la vie comme un enfant turbulent, en soupirant après le calme qu’ils allaient enfin connaître quand il irait se coucher.
Pessoa, Le Livre de l’intranquillité/]
Radiohead, « Life in a Glasshouse », Amnesiac (2001) Celui qui a écrit, rapidement, comme en fuyant, UNE VIE sur le rebord de muret face à l’université, est-ce qu’il voulait déposer sa vie, ou seulement en arracher une, une autre, une plus grande ou plus simple, une possible, une (...) -
dans le jour qui s’épuise
20 avril 2015, par arnaud maïsettiMarche dans le jour qui s’épuise. Cherche les adresses intérieures, les portes qu’il faudrait affronter à mains nues et qui ne s’ouvriront jamais. Conserve au moins pour toi les traces laissées sur les poings, et le sang perdu. Ne possède pas plus de certitudes qu’une et une seule : celle-ci : n’en posséder pas plus qu’une seule à la fois.
Par exemple : marcher dans le jour qui s’épuise pensant être celui qui marche dans la nuit qui reprend pied. Et puis l’abandonner quelque part, ici peut-être, mieux (...) -
et demain sera jour (bien tôt)
3 juillet 2013, par arnaud maïsettiles routes qu’on prend pour la première fois en se disant je la prendrai mille fois peut-être, et des yeux, ainsi, comme cela, on dépose en pensée les cailloux blancs qui serviront à rentrer, chaque jour, le lendemain, et plus tard, sous la pluie, la nuit, la neige, tout cela, mais pour l’instant je ferme les yeux à cause de la lumière, et grâce à elle (je me répète grâce à elle en la désirant grâce, en me sachant de nature accordé à cette puissance là : grâce et nature ensemble liées comme l’inquiétude au (...)
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Ingeborg Bachmann | « Mon Oiseau »
19 janvier 2019, par arnaud maïsettiquoi qu’il advienne
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À un ami | « L’universel désir d’être quelqu’un »
27 septembre 2014deuxième extrait
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ces jours singuliers (qu’on retient comme des caresses)
23 janvier 2014, par arnaud maïsettiLe réveil ajusté au lever du soleil, il est presque huit heures et pourtant le jour était déjà répandu à grandes eaux sur les trottoirs et griffait sur la rue en bas ; la pensée soudaine en moi à ce qui vient de naître avec ce jour est une adresse ; une immense bouffée, oui, de tout ce qui me dépossédait d’ici et de maintenant, et me reliait plus loin à ce qui est, donne sens, me traverse — du vent peut-être.
Du journal que je tiens ici, je reste fidèle à la dictée du temps, simplement déposer ici ce qui (...) -
Bob Dylan | Not Dark Yet
10 janvier 2014, par arnaud maïsettipas encore
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William Blake | « La Fleur »
10 juillet 2013, par arnaud maïsettitout près de mon cœur
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aller, retour
2 mai 2014, par arnaud maïsettice rêve — il y a cinq ans maintenant —, si présent encore et souvent, j’y pense : qu’à force de me réveiller, aller et retour dans le sommeil et la vie, j’ai pris peur de ne plus savoir si c’est dans le sommeil où le réel que j’étais, et j’ai dessiné un R sur mon poignet — puis je me levais, et j’avais ce R au poignet, mais soudain je ne me souvenais plus si le R voulait dire Réalité ou Rêve, et je me suis effondré sur le lit en espérant me lever le poignet nu, peut-être, et désirant l’inverse.
ces derniers (...) -
Camera obscura (les courses vives)
30 janvier 2014, par arnaud maïsettiCette phrase écrite il y a plusieurs jours sur une page de l’ordinateur, que je retrouve ce soir :
« Là où il y a un espace entre le sol des humains et les murs des humain, nous allons dans des courses vives à la recherche de nourriture ou de nos semblables »
Aucun souvenir de l’avoir écrite, de l’avoir lue, de l’avoir traversée en moi — et cependant ce soir, sa justesse qui foudroie.
Peut-être à cause du temps dehors et du temps passé à l’avoir perdu aujourd’hui, la colère : dehors, sa noirceur lourde (...) -
Germain Nouveau | Fin d’automne
16 novembre 2013, par arnaud maïsettiDéjà le cœur se serre, et, comme pour s’ouvrir,
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Julien Gracq | « Habiter une forêt perdue »
22 décembre 2011Ils fumèrent un moment en silence
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La Ville écrite | ceci est pourtant
12 juin 2013, par arnaud maïsettile contraire de la vie