Forward and reverse (Lady & Bird, ’La ballade of Lady & Bird (Live)’, 2009) « Il neige en ce moment, c’est une neige mouillée, jaune glauque. Hier, c’était pareil - c’était pareil les jours d’avant. C’est cette neige mouillée, je crois, qui m’a rappelé cette anecdote qui refuse maintenant de se décoller de moi. Que mon récit soit donc sur la neige mouillée. »
Dostoïevski (Les Carnets du sous-sol, trad. André Markowicz, 1992)
Je laisse ces carnets pour dix jours, sans y toucher.
J’ai besoin de (...)
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_solitudes
Articles
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laisser les pages ouvertes
13 janvier 2011, par arnaud maïsetti -
dans son apothéose
1er septembre 2010, par arnaud maïsettiObscurément, dans les flancs du monstre, vous avez compris que chacun de nous doit tendre à cela : tâcher d’apparaître à soi-même dans son apothéose. C’est en toi-même enfin que durant quelques minutes le spectacle te change. Ton bref tombeau nous illumine. À la fois tu y es enfermé et ton image ne cesse de s’en échapper. La merveille serait que vous ayez le pouvoir de vous fixer là, à la fois sur la piste et au ciel, sous forme de constellation. Ce privilège est réservé à peu de héros. Mais, dix secondes (...)
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mot pour mot
6 juin 2022, par arnaud maïsetti5 juin 2022
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comme un oui vengeur [Avignon #3]
15 juillet 2018, par arnaud maïsettiIl faudrait sans doute en finir – par exemple et pour commencer avec les sens uniques, et tout ce que le sens peut unifier, avec les panneaux à l’entrée des villes interdites, et avec les villes, leurs Palais et leurs Papes : et garder quelques murs pour la seule raison qu’on pourrait avoir besoin d’eux quand il s’agira de les faire tomber ?
Il faudrait sur un coup de tête essayer de trouver comment faire de ce monde quelque chose de possible : on accumule les critiques (le mot ment : c’est (...) -
Loin d’Avignon, chronique anachronique
7 juillet 2015, par arnaud maïsettien attendant
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le besoin de complots contre l’ordre du temps
27 juillet 2016, par arnaud maïsetti[/« L’Enfer est vide, tous les démons sont ici » Shakespeare, La Tempête /]
Et d’abord en nous-mêmes. Quand l’Histoire s’écrit de nos jours, c’est avec le sang et des images en boucle qui font retour sur nos temps de massacre, les temps réels des informations continues répètent les mêmes phrases pour dire que quelque chose s’est passé et arrêtent le temps pour qu’on l’empêche de le produire. Au loin, des voitures de police arrêtées ; le nombre des morts en bandeaux défilants. Décidément, la stratégie de (...) -
d’où la clarté mille fois réfractée de la lumière tombe sur moi
24 avril 2020, par arnaud maïsetti24 avril 2020
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les perspectives bleuâtres
26 décembre 2015, par arnaud maïsettiCe système d’histoire, emprunté aux traditions orientales, commençait par l’heureux accord des Puissances de la nature, qui formulaient et organisaient l’univers. — Pendant la nuit qui précéda mon travail, je m’étais cru transporté dans une planète obscure où se débattaient les premiers germes de la création.
Là s’échapperaient l’année et tout avec elle. Peut-être recommencerait avec la nuit, le reste aussi. Dans Luxembourg, la lumière de l’après-midi est celle de l’aube, et de la nuit tombante. Un crépuscule (...) -
Jrnl | Ce qui n’est pas de ce monde
16 mai 2023, par arnaud maïsettiMardi 16 mai 2023
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Le Client #3 | « Si toutefois je l’ai fait, sachez que j’aurais désiré ne pas vous avoir regardé »
19 juillet 2013, par arnaud maïsettiKoltès, Dans la Solitude des champs de coton
Deuxième réplique du client -
l’envers du deuil
14 septembre 2019, par arnaud maïsetti15 septembre 2019
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sur le magnolia invisible et présent
8 mars 2019, par arnaud maïsetti8 mars 2019
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retenir l’effondrement et suspendre la fin
1er octobre 2018, par arnaud maïsetti1er octobre 2018
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perspectives
21 juillet 2010, par arnaud maïsettiKeep the Streets Empty For Me (Fever Ray — ’Fever Ray’, 2009)
Memory comes when memory’s old / I am never the first to know Following this stream up north / where do people like us float ? Sur le trottoir, les perspectives m’apparaissent restreintes : l’avenir est une possibilité ni plus ni moins désirable qu’autre chose.
Les vitrines sont fermées, les cafés remplis ; la pluie cette après-midi n’a pas suffi. Et le travail sur la table qui m’attend — les livres fermés, les fenêtres ouvertes.
Les (...) -
la roue du temps (shalom shabbat)
5 octobre 2012, par arnaud maïsettiUne chance de naître
LA CHEVELURE
La chance du jour de la nuit tient à un cheveu Ah Combien d’épreuves cycles confondus pour une chevelure éprise
Edmond Jabès
il fait encore nuit, dehors comme toujours, la nuit répandue en désordre, et moi debout, à peine, moi marchant, à peine, moi avec mes mains minuscules frappant tous les mots, comme s’ils devaient ouvrir des portes (et la clé, où est-elle), je me retourne et tout autour la ville est restée là, et pourtant, oh ; le carrousel du manège est vide, (...) -
sans vis-à-vis
15 décembre 2009, par arnaud maïsettiC’est ici qu’on range les archives : on a dressé de solides étagères de bois qui se font face de part et d’autre du mur ; la salle est tout en long — au dernier étage, les fenêtres donnent sur les toits, on est ici sans vis-à-vis.
Les étagères de gauche sont pleines (quand je passe devant la salle la première fois, je ne peux m’empêcher de jeter un coup d’œil à l’intérieur : je rentrerai à mon deuxième passage, furtivement ; m’attarderai à mon troisième) : les étagères de droite sont vides ou presque.
À (...) -
sagesse du mendiant
21 septembre 2011, par arnaud maïsettiDans cette ville comme en mon propre rêve : quand chaque lieu est un signe qui se retourne vers moi, une figure qui me peuple, et qui s’adresse à moi : tous ces fantômes de moi qui se portent sur ces murs comme pour dessiner à la craie sur un tableau quelques phrases que seul je saurai lire parce qu’ils sont de ma main, au geste illisible de mon poignet –
mais signes qui parlent en moi leur langue étrangère, je passe des Grands Moulins à Bercy, il y a cette moto renversée dans son sang noir, plus (...) -
terminus — départs
28 juin 2011, par arnaud maïsettiEn Sibérie tonnait le canon, c’était la guerre / La faim le froid la peste le choléra / Et les eaux limoneuses de l’Amour charriaient des millions de charognes. / Dans toutes les gares je voyais partir tous les derniers trains / Personne ne pouvait plus partir car on ne délivrait plus de billets / Et les soldats qui s’en allaient auraient bien voulu rester… / Un vieux moine me chantait la légende de Novgorode. Blaise Cendrars, (’Prose du Trabnssibérien) Goodbye Train (The Apartments, ’The Drift’, (...)
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car il ne s’est encore rien passé
18 avril 2020, par arnaud maïsetti18 avril 2020
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des beautés singulières
8 octobre 2011, par arnaud maïsettiAssis au bord du fleuve dans le noir qui nous entoure, de la lumière soudaine, qui passe sur nous et s’éloigne pour laisser la nuit de nouveau, avant que d’autres lumières s’approchent et nous éclaboussent, puis le noir agit comme un flash prolongé avant le retour de la lumière encore, ça n’en finira pas (cette lumière ne se fixe que sur nos conscience, quand on voudra la prendre en photo, elle ne se laissera pas impressionnée) et ainsi jusqu’à la fin recommencée du monde ; il nous faut du temps avant (...)